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Grande Région : dix bonnes résolutions mais pas assez de fond


Le 17e sommet des exécutifs de la Grande Région s'est tenu mercredi, par visioconférence (photo : DR).

Le 17e Sommet des exécutifs de la Grande-Région, qui s’est tenu mercredi, a accouché d’une «charte de déclaration commune». Après deux ans de présidence sarroise, avec un bilan bloqué par la pandémie, voici le tour de la présidence française, qui promet d’animer de manière «chorale et pragmatique» cet espace transfrontalier.

Présidence sarroise : le bilan

Le Ministre-président de la Sarre a insisté sur l’importance de la coopération sanitaire en temps de crise, en se prenant malheureusement les pieds dans le tapis sur ce sujet délicat : «La coopération transfrontalière peut sauver des vies», a-t-il affirmé en référence aux transferts de patients d’un pays à l’autre, lors de la première vague. Le Grand-Duché avait accueilli 11 patients français lors de la première vague, et l’Allemagne 120. Mais ces transferts n’avaient dans l’ensemble pas toujours de lien avec les pouvoirs politiques de la Grande Région. Surtout, concernant la relation franco-luxembourgeoise, ils résultaient d’un retour d’ascenseur plus que d’une franche accolade européenne, la France ayant choisi de ne pas réquisitionner le personnel médical frontalier (qui contribue largement à faire tourner les hôpitaux luxembourgeois) au plus fort de l’épidémie.

La coopération transfrontalière a en fait été mise à mal au révélateur du coronavirus, comme l’ont montré les fermetures de frontières ou les mesures de confinement asymétriques prises à quelques kilomètres près.

Pour le reste, la présidence sarroise avait mis l’accent sur la proximité avec le citoyen et l’aspect «participatif». Autant de terrains fermés dès mars 2020. Mais les deux ans de présidence ont toutefois permis la réalisation de projets sympathiques (concours photo « Biotopes dans la Grande Région », brochure sur la sécurité routière transfrontalière etc.) L’une des idées les plus intéressantes restera le pilotage d’un Fonds de coopération pour nourrir des projets transfrontaliers à destination des citoyens. On déchante toutefois en épluchant le rapport  : le budget alloué en 2019 s’est élevé à 39 700 euros pour financer dix projets (rencontres sportives, instants culturels etc.). Tout cela relève donc du symbolique, et ne constitue en rien un budget propre permettant à ce territoire de 11,7 millions d’habitants de mieux se projeter dans des défis d’avenir.

La présidence sarroise aura enfin fait avancer le dossier d’une exposition internationale d’architecture (IBA) de la Grande Région. Bilan : «d’après l’étude de faisabilité de l’atelier pré-IBA, une IBA de le Grande Région serait réalisable à condition qu’un financement à long terme soit assuré et qu’elle se déroule sous forme de plusieurs petits espaces IBA au sein de la Grande Région».

Présidence française : les perspectives

Le président de la région Grand-Est, Jean Rottner, s’est fendu d’une vidéo dont on ne sait pas trop quel élément mettre en valeur. La voici donc. Il est globalement trop tôt pour cerner les dossiers auxquels il souhaite s’attaquer.

Une déclaration commune en dix points

Les exécutifs de la Grande Région sont repartis de ce sommet virtuel avec une déclaration commune en poche, dont certains domaines relèvent plutôt d’un échelon national sur lequel ils n’ont pas de levier (sauf le Grand-Duché, évidemment). Dix grands thèmes sont mis en avant :

1. Solidaires en matière de santé – une coopération exemplaire pour et en Europe

2. Faire reconnaître la particularité des régions frontalières aux échelles nationales et européenne –
Garantir la mobilité

3. Approfondir davantage la coopération – Pérenniser l’échange numérique

4. Lutter contre la pandémie au niveau transfrontalier – Capitaliser pour l’avenir

5. Une stratégie territoriale globale transfrontalière à long terme pour la Grande Région (on retrouve notamment le projet d’un document stratégique territoriale pour le développement de la Grande Région)

6. La Grande Région: laboratoire pour la durabilité

7. Miser ensemble sur des secteurs d’innovation durable et responsable

8. Soutenir la mobilité durable

9. Renforcer les compétences professionnelles, interculturelles et linguistiques et répondre aux enjeux
d’un marché du travail intégré

10. Assurer la résilience des secteurs culturel, touristique et de l’événementiel

Le détail de la déclaration commune peut être retrouvé dans le lien suivant.

Hubert Gamelon

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