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François Hollande à Metz : « On a besoin des grands partis »


"On s’aperçoit, et ça n’est pas réjouissant, que beaucoup de nos concitoyens ne connaissent pas le fonctionnement de l’État", déplore l'ancien président français. (photo RL)

François Hollande était en Moselle ce lundi. À quelques jours des élections régionales et départementales, il était l’invité de l’association Carrefour de Metz.

L’ancien président de la République en a profité pour évoquer les régionales, les grandes régions et la faiblesse démocratique. Ce lundi après-midi, il était au Rucher-école d’Ogy-Montoy-Flanville. Voici ses déclarations.

Sur les grandes régions : « Les grandes régions avaient pour objectif de permettre des économies. Aujourd’hui, avec la pandémie, on s’aperçoit que les dépenses ont été plus fortes, que ce soit sur les régions fusionnées ou non. Ce que j’ai voulu, c’est leur donner un poids supplémentaire. Pour l’essentiel, c’est vrai que c’est le seul territoire où le débat (sur la défusion) existe. Ce ne serait pas un progrès de revenir à une situation antérieure. Si j’ai un regret, ce que je n’ai pas suffisamment fait, c’est le transfert de compétences. Il y aurait pu en avoir d’autres, à la suite des Gilets jaunes. On en a trouvé l’illustration pendant la pandémie. Les régions auraient pu faire davantage si elles en avaient eu les moyens. »

Sur les régionales : « Je regrette l’état où est la gauche aujourd’hui. Il est important que la gauche soit la force principale, avec les écologistes. Il ne vous a pas échappé qu’Aurélie Filippetti a quitté mon gouvernement… Il aurait pu y avoir un rassemblement, il n’a pas eu lieu. Il faut faire attention, le maintien au second tour, c’est 10% (des inscrits) »

Sur la participation : « On s’aperçoit, et ça n’est pas réjouissant, que beaucoup de nos concitoyens ne connaissent pas le fonctionnement de l’État. Sur ces élections, on va constater peut-être un taux d’abstention élevé, à cause de l’éloignement des citoyens, du sens de ce que les élus font. Qui sait ce que fait la Région ? Quand il n’y a plus de participation, la légitimité des élus est remise en cause. On l’a vu avec les Gilets jaunes. Après, il faut que les citoyens puissent interpeller les élus. Le regret que j’ai aujourd’hui, c’est que les grands partis se sont affaiblis. Or, on en a besoin ! Ils permettent de construire des débats, des programmes. Il va falloir réinsuffler un esprit partisan. On peut leur reprocher d’être faibles, ce n’est pas leur faute. Il faut qu’ils reprennent vigueur. »

Olivier Jarrige (Le Républicain lorrain)