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Florange : urine, crachats… il sème la terreur au supermarché


La directrice du magasin, Floriane Aubry, dit avoir déjà appelé la police des centaines de fois. Mais à chaque fois, l'homme recommence… (Photo RL/Armand Flohr)

Le Carrefour Market de Florange vit un véritable calvaire, incapable de refréner les envies pressantes quasi quotidiennes d’un homme qui souille l’endroit face aux clients. Le personnel n’en peut plus.

« Je n’en peux plus, il pisse partout, ça fait fuir les clients !» Floriane Aubry est en colère. La directrice du Carrefour Market de Florange redoute chaque jour l’arrivée d’un homme, un seul. Un client, qui vient s’acheter sa dose d’alcool et perturbe le fonctionne du commerce. Le personnel est plus que lassé de ces visites quasi quotidiennes. «Il crache, urine, invective les gens, ce n’est plus possible», clame Floriane Aubry. Les salariés opinent d’une moue exaspérée.

L’une des scènes a été captée par le système de vidéo surveillance. L’homme campe au rayon des bouteilles d’alcool. Il en saisit une et se dirige péniblement vers l’une des caisses. Il titube, s’affale à l’extrémité du tapis roulant. Il tape du pied. Manque de s’écrouler. Puis il s’avachit sur une barrière et finit par larguer des glaires monumentales sur le carrelage. «Voilà ! Et c’est comme ça chaque jour !», s’époumone Floriane Aubry. Dans une autre séquence, il va se soulager contre la façade. «L’autre soir, je le vois se diriger vers l’abri des chariots. Il y avait deux clients, il était derrière eux. Je me suis dit que, non : il n’allait pas faire ça là ! Eh bien, si !»

Ce genre de problème est bien connu des forces de police, appelées sans cesse pour mettre fin au trouble. «Mais dès que la patrouille s’en va, il revient même pas cinq minutes plus tard et ça recommence. J’ai reçu des lettres de clients qui se plaignent», fulmine la directrice.

Au commissariat de police de Thionville, ce genre d’individu bien connu est qualifié d’asocial. «Il y en a quelques-uns dans le secteur», reconnaît un officier. Mais la police ne peut pas faire grand-chose, si ce n’est de placer provisoirement les fauteurs de trouble dans un local de dégrisement, s’il est coupable d’ivresse sur la voie publique. Il est ainsi tenu à l’écart durant quelques heures, mais cela ne règle strictement rien. Le lendemain, c’est la même chose. «C’est de la responsabilité des structures sociales, c’est à elles d’intervenir», avance l’officier.

«Un jour, il nous a fait ça dans le hall»

Au Carrefour Market, la directrice a l’impression d’être démunie et abandonnée à son sort. Que faire ? Des plaintes ont été déposées pour harcèlement ou insulte. Des délits mineurs. Les mains courantes permettent tout juste aux autorités de constater que le problème reste d’actualité, sans surprise. Un commerce de cette taille n’a pas non plus les moyens de s’attacher les services d’un vigile qui pourrait interdire l’entrée, sachant par ailleurs que ce magasin n’est pas le seul à subir ces comportements. «Si on lui refuse l’accès, il se rebelle ! Nous ne pouvons pas imposer un rapport de force. Et puis, ça ne change rien.» Floriane Aubry réclame de l’aide. «Un jour il nous a fait ça dans le hall d’entrée du magasin, il a levé les bras en l’air et il a tout lâché sur le carrelage. C’est de pire en pire !»

Demain, elle doit rencontrer le maire, Michel Becker. Ce genre de situation, il connaît. La plupart des maires y sont confrontés de la même façon. Un asocial qui multiplie les petits délits. Trop peu pour l’enfermer mais déjà bien assez pour empoisonner la vie de la cité. Un souci simple, mais peu de solutions. «S’il y a plusieurs plaintes, l’on peut constituer un dossier en demandant que l’individu soit interdit de séjour dans ces lieux», suggère-t-il. C’est long. Mais, sans décision judiciaire, c’est un éternel recommencement tant pour la police municipale que la police nationale. «Il refuse de rencontrer des assistantes sociales qui pourraient l’aider, souligne le maire. C’est une impasse administrative, nous sommes coincés.» Alors, il faudra multiplier les dépôts de plainte.

Olivier Simon (Le Républicain Lorrain)

Un commentaire

  1. il est la preuve que la société ateint facilement ses limites pendant que tant de mepris envers de braves gens, systeme lache.