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[Théâtre] La génération « Y » mise en pièce


Dans "All new people", tout y passe : la religion, les amis, les abus de drogue et d'alcool, la désillusion, surtout. (Photo DR)

Le théâtre des Capucins présente une production qui a été pour la première fois jouée à Londres. « All New People » est une œuvre de Zach Braff, plus connu pour être le bouffon de la série américaine « Scrubs ».

Le désormais quadra se penche sur la génération «Y», les actuels trentenaires qui ont du mal à se faire une place dans la société. La pièce démarre avec Charlie qui est littéralement prêt à se pendre, dans une maison de vacances vide du New Jersey prêtée par un ami d’enfance. Il est interrompu par Emma, fringante Britannique qui débarque et bouleverse ses plans. S’ajoute le pompier du coin qui surveille les maisons en hiver et une escort-girl qui est envoyée par l’ami de Charlie pour lui remonter le moral… Cette galerie de personnages censée faire passer l’envie à Charlie de se suicider est un beau prétexte pour disserter sur la vie, la mort, et le rapport que cette génération a avec la société.

Tout y passe : la religion, les amis, les abus de drogue et d’alcool, la désillusion, surtout. Avec quelques passages comiques et des références communes à toute une génération, le propos se veut néanmoins grave. Celui de trentenaires qui se battent et survivent pour tenter de remplir un vide. La vision de Zach Braff est plutôt sombre, même si la pièce prend des airs de comédie. On apprend au fur à mesure de la pièce d’1h40 que les autres personnages ont aussi une face sombre et que Charlie n’est peut-être pas le plus désespéré du lot. Ils sont célibataires, seuls et sans enfant, et se battent principalement contre eux-mêmes. On apprend finalement pourquoi Charlie en est venu à vouloir se suicider, même s’il n’est finalement pas le personnage central de la pièce, et des flashbacks bien amenés font comprendre aux spectateurs le passé sombre des autres personnages. Tout prend alors forme dans cette comédie qui est bien ancrée dans notre époque.

Ce mal de vivre est bien incarné par un casting international avec une belle prestation de Jules Werner dans le rôle d’un pompier américain brut de décoffrage, mais qui renferme une sensibilité et une fêlure. On ressort de cette pièce avec un sentiment complexe face à une génération à la dérive pour qui tout semble aller, en apparence. Une belle introspection pour les «Y» et les adultes en devenir qui iront voir la pièce.

Audrey Somnard

Théâtre des Capucins – Luxembourg. Ces samedi et dimanche et mercredi, à 20h.

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