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Florange : ArcelorMittal temporise sur le sort des hauts fourneaux


Les hauts-fourneaux du site de Florange se situe en réalité sur la commune d'Hayange (Photo : AFP).

Démantèlement, reconversion ou redémarrage? La direction du sidérurgiste ArcelorMittal a indiqué mardi qu’elle entendait prendre son temps avant de décider du sort des deux hauts fourneaux de son site de Florange mis sous cocon depuis 2013.

« Il n’y aura pas de décision aujourd’hui ni dans les semaines qui viennent » sur ce dossier, a prévenu Philippe Darmayan, président d’ArcelorMittal France, en marge d’une présentation de l’activité mondiale du groupe devant la presse à Paris. « Il va y avoir un vrai débat » avec les partenaires sociaux et les élus locaux sur l’avenir des deux hauts fourneaux, a-t-il assuré, comme prévu par l’accord conclu fin 2012 entre le groupe et l’Etat, arrivé à échéance le 1er décembre dernier.

Selon une source proche du dossier, le groupe pourrait se donner jusqu’à six mois supplémentaires avant d’arrêter sa décision. Quatre hypothèses sont à l’étude: le rallumage d’un haut fourneau ou des deux, la construction d’une aciérie électrique ou un démantèlement total de ces imposantes installations, plus précisément situées sur la commune voisine d’Hayange.

Philippe Darmayan a estimé mardi que les hauts fourneaux lorrains étaient « trop petits » et qu’ils incarnaient « la technologie du passé », alors que le groupe développe de nouvelles méthodes de production d’acier à bas carbone qui mettront encore des années à voir le jour.

« Florange est devenu une usine de référence », dixit Aditya Mittal

Par ailleurs, depuis 2013, ArcelorMittal a repositionné son site de Florange sur une filière amont uniquement, celle d’aciers haut de gamme pour l’automobile et les emballages notamment. « Aujourd’hui, Florange est devenu une usine de référence », a vanté mardi Aditya Mittal, le président du groupe et directeur général de ses activités en Europe.

ArcelorMittal y a investi 270 millions d’euros depuis la fermeture des hauts fourneaux, soit au-delà de son engagement initial de 180 millions d’euros sur cinq ans.

Une nouvelle centrale de production de vapeur y a été récemment inaugurée, afin d’améliorer la performance énergétique de ce site comptant toujours 2 300 salariés. Une nouvelle ligne de galvanisation devrait également être lancée fin 2019.

Des normes environnementales inapplicables hors UE

Lors de sa présentation mardi, ArcelorMittal a surtout insisté sur l’un de ses principaux chevaux de bataille: garantir la compétitivité de la sidérurgie européenne, compromise selon le groupe en raison de normes environnementales ne s’appliquant pas à l’acier importé hors de l’Union. Le groupe réclame un « dispositif d’ajustement environnemental aux frontières » sur l’acier, afin d’appliquer à l’acier importé les mêmes normes de quotas d’émissions de CO2 qu’à l’acier produit dans l’Union européenne. La mise en place d’un tel mécanisme « est essentielle pour que les règles du jeu soient équitables » a déclaré Aditya Mittal. « Le système actuel ne changera pas la façon dont l’acier est fabriqué, mais seulement l’endroit où il est fabriqué », avec une hausse des importations à la clé, a-t-il ajouté. « Cela permettra à l’Europe de constater une diminution des émissions liées à sa production (d’acier, NDLR), mais cela n’a pas de sens si on ne s’attaque pas aux émissions de ce que l’Europe consomme », a-t-il encore insisté.

AFP

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