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Escroquerie à Thionville : une famille de restaurateurs condamnée


Des scellés avaient été placés sur la porte de l’établissement thionvillois fin 2017. (archives RL/Armand Flohr)

Le restaurant « familial » est fermé depuis près d’un an à Thionville. Les tenanciers, placés sous contrôle judiciaire dans un premier temps, viennent d’être condamnés par le tribunal correctionnel de Thionville.

L’oncle est reconnu coupable de détournement d’argent et de faux. Il écope de 18 mois de prison avec sursis et de 3 000 euros d’amende. Il lui sera interdit d’exercer une profession commerciale et de gérer une société pendant 5 ans. Le neveu, accusé de travail dissimulé, d’abus de confiance, d’avoir réalisé et usé de faux, prend 8 mois de prison avec sursis et 2 000 euros d’amende. Il devra lui aussi se dispenser de toute activité commerciale, mais durant deux ans. Idem pour la tante, condamnée pour complicité de détournement essentiellement. Elle est condamnée à 6 mois de prison avec sursis et 500 euros d’amende (qui s’ajoutent à l’interdiction de gérer).

L’avocat de la famille avait demandé la relaxe, plaidant « l’absence totale de preuves dans ce dossier » lors de l’audience en juin dernier. Le tribunal n’a relaxé les prévenus que sur une partie des infractions relevées dans l’épaisse procédure.

Enquête de longue haleine

L’enquête menée par les gendarmes de la brigade de recherches de Thionville a duré plusieurs années. Elle dénonçait une gestion opaque, des irrégularités administratives et financières. Selon le calcul des enquêteurs, le cumul des préjudices dépasserait les 800 000 euros. Le Crédit immobilier de France en aurait notamment fait les frais : il n’aurait pas touché le remboursement des loyers, tombés dans un obscur montage financier profitant aux membres de la famille.

« L’argent de votre activité aurait dû revenir à vos créanciers », leur avait reproché la procureure de la République de Thionville lors du procès. Elle avait pointé l’absence de caisse enregistreuse qui ne permettait pas de chiffrer les revenus.

La vie du resto a été rythmée par les faillites, la création et la disparition de sociétés. Pendant un temps, une association solidaire avait même loué une partie de l’établissement. Mais là encore, les choses n’auraient pas été faites dans les règles. La justice relève la falsification d’un bail, le détournement de matériel.

Enfin, les juges thionvillois condamnent l’usage d’un faux un peu particulier en novembre dernier… Ils estiment que l’attestation d’assurance déposée dans le dossier pour l’attribution d’un chalet sur le marché de Noël était falsifiée. Quelques semaines plus tard, l’établissement fermait.

Frédérique Thisse (Le Républicain Lorrain)

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