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Enquête en ligne : l’A31 bis se cherche un débouché au nord


(illustration RL/Philippe Neu)

Une enquête conduite par les services de l’État doit permettre de mieux appréhender les habitudes des frontaliers. Mais déjà l’hypothèse d’un tronçon concédé de l’A31 bis passant par les friches de la cokerie d’ArcelorMittal semble remporter les suffrages.

Des pointes de fréquentation journalière s’élevant à 108 000 véhicules. La perspective d’une explosion de 44% des flux avec le Luxembourg à l’horizon 2030 (selon la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement/Dreal). La menace d’un alourdissement du transit poids lourd consécutif à la possible expérimentation de l’écotaxe en Alsace… Concernant l’A31, tous les voyants sont au rouge.

Connaître les habitudes des usagers

Pour autant, le dossier semble au point mort. Bien sûr, la crise sanitaire n’a rien arrangé. La concertation publique bouclée en 2019 a certes acté les trois tronçons (nord/Richemont-Luxembourg ; central/Bouxières-Fey ; sud/Nancy-Toul ou Dieulouard-Toul) du futur chantier. Lequel, faut-il rappeler, ne prévoit aucune obligation de contournement de Metz du transit poids lourd qui asphyxie la ville…

Seule la partie nord concentre aujourd’hui l’attention des élus et pouvoirs publics. Et pour cause, la réalisation du tronçon nécessaire pour soulager le flux existant devrait être confiée à un concessionnaire. Épargnant ainsi à l’État exsangue une partie de l’investissement total, estimé entre 1,4 et 1,9 milliard d’euros.

À cette fin, le préfet de Moselle vient de solliciter la Dreal pour une « enquête de préférence ». Le questionnaire en ligne, jusqu’à la fin du mois, doit ainsi permettre aux pouvoirs publics de mieux connaître les habitudes de déplacement et de transport des Lorrains dans le secteur frontalier. « Cette étape fait partie du volet concernant les études économiques du projet. Il s’agit aussi de savoir si les usagers sont prêts à s’acquitter d’un péage pour éviter les bouchons », indique le représentant de l’État Laurent Touvet.

Consensus à Florange

Suivront les études environnementales – dite faune/flore – et du sol et sous-sol. Une nouvelle phase de concertation avec les élus précédera la proposition d’un tracé au ministre des Transports « d’ici au 2e semestre 2022 ».

Puis six semaines d’enquête publique marquant le coup d’envoi du processus de déclaration d’utilité publique et l’appel à candidatures pour l’attribution de la concession. Premier coup de pioche à l’horizon 2024. Si tout roule… pour le mieux.

Or, le récent consensus se dégageant autour de la proposition du maire de Florange d’un passage par les friches industrielles de la cokerie d’ArcelorMittal suscite un vif intérêt en préfecture de Metz. Le tracé offrirait notamment l’avantage d’être plus court dans la traversée de Florange (800 mètres de tunnel au lieu de 5 km), et plus éloigné des habitations (300 mètres minimum).

Un gros avantage par rapport au fuseau F4 jusque-là privilégié par Paris. « Cela permettrait de réduire considérablement l’enveloppe financière », convient le préfet Touvet. Lequel admet dans la foulée que le calendrier pourrait en faire les frais. Sauf que cette fois, beaucoup pourraient trouver valable le motif du retard.

Xavier Brouet (Le Républicain lorrain)