Initialement prévue début janvier, la liaison entre le club radioamateur de Thionville et l’astronaute Thomas Pesquet est repoussée de quatre mois. Les lycéens d’Hélène-Boucher participant au projet ne touchent déjà plus terre.
Onze minutes : c’est le temps dont disposeront les radioamateurs du club thionvillois (ARRT) et des lycéens du club scientifique d’Hélène-Boucher pour interviewer l’astronaute Thomas Pesquet.
Rappelez-nous l’origine de ce projet…
Jacky Willaume, président de l’ARRT : « Le club scientifique a répondu à un appel à projet lancé il y a un an et demi par l’association Ariss, qui permet à des établissements scolaires du monde entier d’entrer en contact radio avec des astronautes en mission dans l’espace […] Jérôme Metzler, professeur de physique, a vu à l’époque dans ce type d’action un moyen fort d’éveiller l’intérêt des élèves pour les sciences ».
Pourquoi le contact avec l’ISS est-il repoussé fin avril ?
Olivier Rech, adjoint au Sport : « La Ville avait un problème de disponibilité de salle à cette période. Et puis clairement, nous souhaitons créer un vrai événement à Thionville autour de cette liaison. Cela participe à la valorisation des actions menées par et pour la jeunesse, à l’image du Festhi’sciences ».
Quels moyens allez-vous déployer ?
Pierre Gayral, radioamateur : « Nous allons établir une liaison audio et vidéo, avec retransmission de l’échange sur grand écran, en direct […] Nous avons mis au point quatre antennes de très haute fréquence (2,4 Giga Hertz) que nous fixerons sur un mât ; préparé des moteurs asservis et leurs interfaces de commandes. Nous aurons aussi besoin de câbles spécifiques (l’objectif étant de limiter au maximum les pertes de débit). Nous avons équipé deux PC portables de systèmes de réception (développés ici, au club) et équipé d’autres ordinateurs de logiciels nous permettant de corriger la fréquence en fonction du déplacement en temps réel de l’ISS. L’ensemble de l’équipement est doublé d’appareils de secours. On n’a pas le droit de se louper ! »
Quel est l’intérêt pour les jeunes du club scientifique ?
Pierre Gayral : « C’est l’aboutissement d’un projet qui oblige à mettre en œuvre une somme de connaissances : en astronomie, électronique, programmation informatique, physique… Au club scientifique, nous et leurs enseignants avons poussé les jeunes au-delà du niveau des lycéens de 1re. Ils étaient intéressés, on a donc creusé… Et puis ils ont suivi des cours spécifiques en vue de passer leur brevet de radioamateur, courant janvier. »
Recueilli par Chrystelle Folny (Le Républicain Lorrain)