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Complexe Muse à Metz : « Nous bâtissons une ville »


Muse en est au niveau du sous-sol. Les premières dalles commencent à être coulées. Le centre comptera, ici, 750 places de stationnement. (Photo : Karim Siari)

Les pontes du projet Muse, ce complexe mêlant commerces, habitat, bureaux, équipements de loisirs, étaient de passage à Metz, hier. L’occasion pour le promoteur du projet de rappeler qu’ici se construit une nouvelle ville.

Raout sur le chantier Muse hier matin. Le ban et l’arrière-ban des investisseurs et concepteurs de ce complexe pharaonique ont chaussé les bottes et coiffé le casque le temps d’un tour d’horizon des opérations. Chacun a ainsi pu constater que les travaux avancent à grands pas et ont bénéficié des longues journées ensoleillées de ces trois derniers mois.

Pas d’imprévu, pas de contretemps, le « planning est sous contrôle », a indiqué Hubert Payen, directeur délégué de Vinci construction France (VCF), la filiale du groupe Vinci qui s’est vu confier la réalisation de ce projet gigogne par le groupe Apsys. La récap de la visite.

Où en est-on de Muse ?

Après dix longues années d’atermoiements, entre montages financiers, prospection de partenaires, défection de certains, ébauches et signatures des plans définitifs, Muse est sur les rails. Le terrassement, commencé en octobre 2014 et qui a nécessité l’évacuation de 200 000 m³ de déblais, est achevé. Place maintenant aux fondations. 550 pieux ont été coulés dans le sol.

Un immense sarcophage, un bassin rectangulaire en béton, sert d’armature à l’ensemble. Ces superstructures supporteront le mille-feuille de dalles qui devraient commencer à s’empiler les unes sur les autres à partir de juin 2016.

Mais c’est quoi Muse ?

Muse, ce sera à terme (ouverture programmée à l’arrière de la gare de Metz, dans le tout frais quartier de l’Amphithéâtre, face à Pompidou, en octobre 2017) 80 000 m², dont 37 000 m² de surfaces de vente, 10 000 m² de bureaux et autant de logements.

Pour la petite histoire, l’édification de ce centre hybride mixant commerces, bureaux, équipements de loisirs, résidence pour personnes âgées, logements sociaux et accession à la propriété, aura généré 800 000 heures de travail, englouti 50 000 m³ de béton et requis 5 000 tonnes d’acier. Il aura aussi fourni un emploi à 1 500 ouvriers, techniciens, ingénieurs… « Des marchés passés essentiellement avec des entreprises locales », a assuré Hubert Payen.

Qui est derrière Muse ?

Muse est une hydre dont le groupe Apsys est le centre névralgique. Fondé il y a une vingtaine d’années par Maurice Bansay, cet aménageur dont le slogan est « Imagining tomorrow » (Imagine demain), s’est positionné il y a une dizaine d’années sur la requalification des anciennes friches SNCF de Metz ( lire ci-dessous ).

Son idée initiale, qu’il développe depuis son origine à travers toute l’Europe en ayant commencé par la Pologne : fédérer des investisseurs autour de projets composites.

C’est ainsi qu’à Metz, appuyé par les municipalités successives, Apsys est parvenu non sans mal à constituer un groupement d’investisseurs qui se sont réparti les lots du futur centre Muse et son coût, près de 330 millions d’euros, dont 160 M€ d’espaces commerciaux et 120 M€ de bureaux.

Si la réalisation de la division commerciale incombe à Apsys, en revanche, il revient au groupe Lazard de payer les 10 000 m² de bureaux annoncés, et à Metz habitat territoire et au groupe Batigère Sarel de se partager le financement de près de 10 000 m² de logements sociaux et d’appartements en accession à la propriété. Un ordonnancement qui n’englobe pas la partie loisir, 15 000 m² supplémentaires dont le cœur du réacteur sera un cinéma battant pavillon Kinepolis.

Où en est le cinéma ?

Justement, Philippe Halhoute, responsable France et Suisse de Kinepolis, était là, hier matin, pour répondre à la question : « On finalise notre dossier pour le déposer au plus vite en CDAC (Commission départementale d’aménagement commercial). Normalement, ce devrait être fait avant la fin de ce mois. »

Pour mémoire, Kinepolis doit installer en dehors de Muse un cinéma de huit salles qui viendra compléter son offre de Saint-Julien-lès-Metz, du centre-ville où il est question que le groupe belge rénove le Palace pour 2,5 millions d’euros et le transforme en cinéma art et essai, et de Waves Actisud où le projet est visé par deux recours en annulation qui n’inquiètent pas outre mesure Philippe Halhoute, rompu à l’exercice : « Je crois qu’il n’y a pas une implantation en France qui n’ait pas été contestée. Il faut simplement être patient dans notre secteur. » La routine. En somme, le cinéma Kinepolis se fera. Demain ou après-demain, mais il se fera et s’intégrera dans un bâtiment de 15 000 m² entièrement affecté au loisir, posé entre Muse, l’hôtel siglé Starck et les immeubles du groupe Claude Rizzon bordant la rue Lothaire. Maousse.

Thierry Fedrigo (Républicain Lorrain)