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Commerce : «Thionville Bashing» sur les réseaux sociaux


20% des cellules sont inoccupées au centre-ville de Thionville (illustration : Pierre Heckler)

À nouveau, sur les réseaux sociaux, espace de parole sans filtre – réservoir à fiel, souvent –, Thionville la commerçante est devenue la cible de vertes critiques. Ce qui ne manque pas de faire réagir le maire Pierre Cuny.

Cette fois, la charge détonne via Facebook. Sur le profil d’une abonnée, une série de clichés du centre-ville. Cinquante photos, correspondant à autant de boutiques à la vitrine baissée. Des cellules fermées parfois depuis Mathusalem, d’autres en cours de changement de locataires, certaines effectivement libre de toute occupation, sans réel projet de reprise. Le post fait réagir. Habitants, élus. Comme finalement à chaque « Thionville bashing », ces « campagnes » pointant du doigt une cité désertifiée, presque sans âme, sans saveur, sont portées par la vox populi.

À y regarder de plus près, il n’est pas question de nier l’évidence. Simplement d’exposer la réalité des choses : « Sur le centre-ville, on compte 20 % de vacance commerciale, explique le maire de Thionville Pierre Cuny. Un peu plus que la moyenne nationale. Sur la période 2014-2017, 40 magasins ont fermé pour 29 ouvertures. » Ainsi valsent les enseignes. Ici comme au cœur de bon nombre de villes de taille moyenne de France et de Navarre, finalement. Pour sûr, la problématique dépasse l’échelon communal.

Thionville dans la liste des centres-villes à aider
Des promesses électorales, il y en a eu. Concrètement, ses premiers effets se dessinent. « Dans les 3 ans, le cœur de ville comptera 600 logements de plus, reprend le maire. Nous allons travailler sur les flux du centre piéton aussi. Nous attendons aussi le diagnostic de l’Agence d’urbanisme d’agglomérations de Moselle. En janvier 2019, la reconstruction de la rive droite (habitat, entreprise), côté gare, démarrera, avec cette volonté de ne pas y mettre de commerces. Dans quelques jours, nous allons signer pour le centre médical qui s’installera au niveau des vides de la place Turenne, cela représente 600 personnes qui passeront par là chaque jour. » Le problème est si grave que l’État vient de débloquer 5 milliards d’euros, pour 222 villes en France. Dont Thionville.

Face aux changements de consommation des clients, beaucoup de commerçants ont opté pour l’immobilisme confortable. Pire : le manque de réelle fédération entre eux n’a rien arrangé. Un constat historique, lourd de conséquences. Bien sûr, il y a l’Apecet, qui concentre une partie des forces commerçantes du centre, anime la ville avec ses temps forts et ses nouveautés (semaine italienne annoncée du 14 au 21 prochain). L’effort est louable. Mais insuffisant pour impulser une vraie relance.

Emmanuel Correia (Le Républicain Lorrain).

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