Des enquêteurs étaient à pied d’œuvre lundi après la collision dimanche soir de deux trains entre Namur et Liège, qui a fait trois morts et une dizaine de blessés, l’hypothèse de dommages liés à la foudre sur l’infrastructure ferroviaire étant notamment évoquée.
Peu après 23h, un train de voyageurs qui roulait à environ 100 km/h a percuté l’arrière d’un convoi de marchandises qui circulait à 10 ou 15km/h sur la même voie, entre les villes de Namur et Liège, à hauteur de la petite commune de Saint-Georges-sur-Meuse, selon les premiers éléments de l’enquête. Sous la violence du choc, les deux voitures de tête du train de voyageurs, à bord duquel se trouvaient une quarantaine de passagers, ont déraillé et se sont couchées.
Le conducteur du train fait partie des trois personnes décédées, a précisé lundi le gestionnaire du réseau ferré belge Infrabel. Parmi les neuf blessés à des degrés divers, certains étaient dans un état préoccupant, avance l’agence Belga.
Vingt-sept autres personnes ont été impliquées dans l’accident et certaines ont pu rentrer chez elle, ont indiqué les autorités, qui ont organisé une conférence de presse dans la nuit. « L’enquête est confiée à la police des chemins de fer » et deux experts sont « sur place », a déclaré Brigitte Leroy, substitut du procureur du Roi à la division de Huy du parquet de Liège. « La police va utiliser un hélicoptère pour prendre des vues aériennes », a-t-elle précisé, ajoutant qu’il ne serait « pas simple de déterminer les causes ».
L’hypothèse de la foudre
L’enquête débutait à peine, mais le gestionnaire du réseau a tout de même signalé un « coup de foudre » sur les installations électriques du tronçon ferroviaire « en début de soirée », soit quelques heures avant l’accident. « Il y a eu énormément d’eau tombée hier, d’autres lignes étaient sous eau.
L’enquête dira s’il y a un lien avec les orages, s’il y a eu une surtension ou autre. Il faut tout envisager », a prudemment observé Mme Leroy. Les enquêteurs doivent entendre le conducteur du train de marchandises, qui transportait des produits issus d’une carrière. « On a ressenti un grand choc, on a tous été projetés vers l’avant du train. Les bagages volaient partout, les gens qui n’étaient pas assis aussi », a raconté un jeune homme qui était à bord, au micro de la radio publique RTBF.
De nombreux étudiants qui rentraient à Liège après le week-end se trouvaient parmi les passagers. « Le train de voyageurs est véritablement dans un état lamentable, c’est très impressionnant. La première voiture est recroquevillée sur elle-même. Nous avons beaucoup de chance qu’il n’y ait pas plus de victimes », a déclaré Francis Dejon, le bourgmestre (maire) de la commune de Saint-Georges-sur-Meuse, cité par Belga.
En 2008, un train de voyageurs et un train de marchandises étaient entrés en collision frontale au même endroit, à hauteur d’Hermalle-sous-Huy, faisant une quarantaine de blessés. L’enquête avait déterminé la responsabilité d’un des deux conducteurs ainsi qu’un problème de signalisation.
Le Premier ministre belge Charles Michel a présenté via le réseau social Twitter ses condoléances aux familles et aux proches des victimes, souhaitant un prompt rétablissement aux blessés. Il doit se rendre sur place « en début d’après-midi » aux côtés du Roi de Belgique et du ministre de la Mobilité, selon un communiqué.
Toutes mes condoléances aux familles et proches des victimes de l’accident de train à Hermalle-sous-Huy. Prompt rétablissement aux blessés.
— Charles Michel (@CharlesMichel) 6 juin 2016
La Belgique a connu plusieurs accidents de train ces dernières années. L’un des plus graves, en février 2010, entre deux trains de voyageurs entre Hal et Buizinguen, au sud-est de Bruxelles, avait fait 19 morts et 162 blessés, dont 11 grièvement.
Le Quotidien/AFP