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British Steel : embarras à Hayange face au groupe chinois Jingye


Jingye a expliqué prévoir à Hayange des investissements de 60 millions d'euros sur cinq ans. (illustration AFP)

Plusieurs syndicats du site français de British Steel à Hayange ont choisi lundi de ne pas donner d’avis sur la reprise envisagée par le groupe sidérurgique chinois Jingye, estimant ne disposer que d’informations « tronquées », a annoncé la CFDT, syndicat majoritaire.

Candidat à la reprise des activités du sidérurgiste en faillite British Steel, Jingye s’était dit début février « très confiant » dans le développement du site d’Hayange et avait expliqué y prévoir des investissements de 60 millions d’euros sur cinq ans. Lundi, le comité social et économique (CSE) de l’usine mosellane, qui fabrique des rails et constitue le principal fournisseur de la SNCF, était consulté sur cette reprise, par ailleurs soumise au feu vert des autorités françaises.

« Les membres CFDT du CSE ne voulant pas être pris en otage dans ce brouillard d’informations tronquées entourant la vente, et n’ayant pas l’ensemble des éléments susceptibles de pouvoir donner un avis éclairé, ne donneront pas d’avis aujourd’hui dans le cadre du rachat », a indiqué la CFDT dans un communiqué, précisant que la CGT et FO avaient adopté la même position, tandis que la CFE-CGC donnait un avis favorable. « Même si le plan proposé par Jingye peut paraître alléchant sur le papier, il nous semble assez utopique », pointe le syndicat.

Sacrifier Hayange pour sauver Ascoval ?

Alors que Jingye se propose de porter la production de l’usine de 330 000 tonnes à 500 000 tonnes en cinq ans, « on est persuadé qu’on ne trouvera pas les marchés », a expliqué Grégory Zabot, délégué CFDT. Le directeur général du groupe avait aussi assuré qu’aucune suppression d’emploi et aucune réduction des salaires ou des avantages sociaux n’était à l’ordre du jour.

Pour Grégory Zabot, les syndicats ont l’impression de se trouver « entre le marteau et l’enclume », puisque « à Bercy, tout ce qui les intéresse, c’est de sauver Ascoval », (à Saint-Saulve dans le Nord), fournisseur d’Hayange. « Sauver le soldat Ascoval, pourquoi pas, mais pas en sacrifiant une nouvelle fois les 450 salariés d’Hayange à des investisseurs financiers », plaide la CFDT.

LQ/AFP

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