Ce mardi 28 septembre, Dominique Rizet, Rachid M’Barki et l’équipe de Faites entrer l’accusé étaient à la FIM pour lancer leur 21e saison. Ce dimanche, sur RMC Story, il sera question du « routard du viol », le lorrain Arnaud Hopfner, avant l’affaire Daval dans quelques semaines.
Grégory Villemin, Pierre Chanal, Elodie Kulik… Il égraine, avec la mémoire de tous les détails, les noms qui éveillent la curiosité de tous les passionnés des grandes sagas judiciaires françaises. Comme lui. Ce mardi 28 septembre, Dominique Rizet, figure de Faites entrer l’accusé , était à la FIM, sur le stand du Républicain Lorrain. Il y a lancé la nouvelle saison de l’émission , aux côtés du présentateur Rachid M’Barki et de sa rédactrice en chef, Isabelle Clairac. Le 265e épisode, diffusé ce dimanche 3 octobre sur RMC Story, sera consacré à Arnaud Hopfner, surnommé le routard du viol , condamné pour 14 crimes, perpétrés dans la région de Nancy entre 2008 et 2010.
Selon vous, pourquoi le succès de Faites entrer l’accusé perdure depuis vingt ans ?
Dominique RIZET : « C’est un vrai travail d’équipe. Il y a un énorme travail journalistique, de l’enquête, loin du caractère sordide. »
Isabelle CLAIRAC : « Ce n’est pas une émission de faits divers mais de documentaire judiciaire. Nous prenons quatre mois pour préparer chaque documentaire. Nous sommes les seuls à avoir autant de temps, pour rencontrer tous les intervenants. Même ceux que personne n’a encore eus. Dans l’affaire Daval, à propos de laquelle tout le monde croit tout savoir, nous serons les premiers, très prochainement, à faire parler les gendarmes, les magistrats, ceux qui sont restés dans l’ombre. Il y aura des révélations. »
Rachid M’BARKI : « La réputation de l’émission nous précède. Les gens ouvrent leurs portes. Il ne faut pas oublier que ces histoires, c’est de l’humain. Des gens ont souffert. »
Comment choisissez-vous vos affaires ?
D. R. : « Elles sont définitivement jugées. C’est une question d’éthique d’attendre la vérité judiciaire. Le must, ce sont les histoires qui feuilletonnent ou dans lesquelles se dégage une personnalité, une intelligence du criminel. Dans l’affaire Hopfner, la personnalité de la procureure, sa ténacité pour sortir cette affaire, est impressionnante. »
I. C. : « Nous voulons toujours approfondir un angle : la question de la récidive, de l’association criminelle, un mobile original… pour que les téléspectateurs apprennent des choses sur l’âme humaine ou sur le travail de la justice ou de la police. »
Comment percevez-vous l’évolution de la justice et son traitement dans les medias ?
D. R. : « Cela fait quarante-deux ans que je fais ce métier. Beaucoup de verrous se sont fermés. Est-ce mieux ou moins bien, je ne sais pas. Mais je regrette cette époque où on avait plus de liberté. Nous étions moins nombreux. Le scoop du soir tenait jusqu’au lendemain. On avait le temps de vérifier. Les lecteurs le découvraient dans le journal. On obtenait grâce à nos contacts beaucoup d’éléments, on s’autodisciplinait. Aujourd’hui, les procureurs donnent leur version dans des conférences de presse. On n’a plus accès aux enquêteurs, comme le prouve le traitement de l’affaire Jubillar. Les journalistes perdent l’habitude d’investiguer, de poser des questions, même s’ils y sont toujours autorisés. »
I. C. : « La justice est beaucoup plus dure. Avant un homme qui tuait sa femme était condamné à 12 ans, il en faisait 8. Jonathann Daval a été condamné à 25 ans. La perpétuité était requise. Nous sommes les témoins de l’évolution de la société, beaucoup plus répressive, alors que l’on parle souvent de laxisme. »
Lisa Lagrange (Le Républicain Lorrain)