Accueil | Grande Région | Bérényss : le suspect avoue l’enlèvement

Bérényss : le suspect avoue l’enlèvement


Bérényss a pu donner de précieux éléments aux enquêteurs, notamment le lieu de sa séquestration : cette ferme meusienne. (photo AFP)

Il a craqué mercredi soir dans le bureau du juge d’instruction. Eric Fauchard a avoué l’enlèvement et la séquestration de la petite Bérényss. Par contre, il conteste les agressions sexuelles. Il a été incarcéré à Metz-Queuleu.

L’ultime étape de son périple interdit, entamé jeudi avec l’enlèvement de la petite Bérényss à Sancy et achevé mercredi soir au tribunal de grande instance de Briey, a été celle de trop. Guère coopératif durant sa garde à vue, le ravisseur présumé de l’enfant de 7 ans, a craqué dans le bureau du juge d’instruction. Oui, c’est bien lui qui a kidnappé la fillette qui faisait du vélo dans les rues de son village ; oui, c’est bien lui qui l’a séquestrée chez lui en Meuse, dans son village de Montzéville (près de Verdun). Non, il n’a pas commis d’agression sexuelle sur l’enfant.

« Il conteste formellement cette accusation », certifie Me Caroline Pelas, l’avocate de permanence qui l’a assisté dans le bureau du magistrat. Il est 21h30 en ce mercredi soir et le mis en cause repart dans un véhicule des forces de l’ordre, direction la maison d’arrêt de Metz-Queuleu.

Sa destination finale. Comme l’a vivement souhaité le parquet, qui avait requis la détention provisoire. Comme envisagé, Eric Fauchard a été mis en examen des chefs d’enlèvement, séquestration et agression sexuelle sur mineure de 15 ans. Que s’est-il tramé dans l’esprit de cet agriculteur de 48 ans, déjà inquiété dans une autre affaire d’agressions sexuelles (sur deux nièces et une autre proche qui seraient mineures elle aussi) ?

« Il a donné des explications au juge d’instruction mais je n’ai pas l’autorisation de vous les divulguer. De toute façon, je suis soumise au secret de l’instruction », répond Me Pelas, devant micros et caméras, sur le parvis du tribunal.

L’alerte enlèvement a été déterminante

Elle ajoute néanmoins : « Il nie être un prédateur. Mais il prend conscience de ce qu’il a fait et tient à s’excuser auprès des parents de Bérényss. Il est très affecté par ce qu’il a fait. »

Bérényss. Victime du Meusien mais à l’origine aussi de sa perte. Si l’ADN a permis à l’enquête d’avancer à grands pas, son témoignage a aussi été un élément déterminant pour les gendarmes lancés à sa recherche. Sa description de la camionnette et de la maison délabrée du mis en cause a été d’une aide précieuse pour les enquêteurs.

La petite fille avait par exemple remarqué qu’une voiture similaire à celle utilisée pour son enlèvement, une fourgonnette blanche, était stationnée devant sa maison, et qu’il lui manquait même une roue. On sait aussi, comme il l’a été rappelé hier soir devant les portes du tribunal, que l’homme à la Renault Express avait reçu le SMS d’un proche l’informant de sa famille lui a envoyé un SMS, jeudi, à 22H25, lui faisant part du déclenchement d’une alerte enlèvement et d’un suspect conduisant un véhicule blanc, similaire au sien. Nous sommes donc certains qu’il se savait recherché », a confirmé une source proche du dossier.

Après l’interpellation de l’agriculteur dans sa ferme de Montzéville les enquêteurs ont largement ratissé la bâtisse aux allures négligées. Objectif: recueillir un maximum de prélèvements, afin de comparer d’éventuelles traces ADN avec celles d’enfants disparus ou ayant dénoncé des faits d’agressions sexuelles. Mais les résultats de ces prélèvements ne seront pas connus avant plusieurs jours.

Les avocats de la famille d’Estelle Mouzin, disparue début 2003 en Seine-et-Marne, ont demandé que des vérifications soient effectuées, en raison notamment des similitudes avec la fourgonnette blanche de l’agriculteur. «Chaque piste doit être creusée. Là, un rapprochement sur le véhicule a pu être fait, alors nous demandons que ces éléments soient vérifiés», a dit Sophie Renon, présidente de l’association Estelle. Une source proche de l’enquête sur la disparition de la fillette a confirmé avoir pris attache avec les enquêteurs de l’affaire Bérényss.

Outre l’élément déterminant de l’ADN, le récit de Bérényss correspond en tous points aux constatations faites à son domicile par les enquêteurs. La fillette avait ainsi remarqué qu’une voiture similaire à celle utilisée pour son enlèvement, une fourgonnette blanche, était stationnée devant sa maison, et qu’il lui manquait une roue, ce que les journalistes sur place ont également pu observer. Bérényss a par ailleurs indiqué qu’elle s’était retrouvée pendant un moment seule dans une pièce, mais non entravée, lors de sa séquestration.

>> Tous nos articles concernant l’enlèvement de la petite Bérényss

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.