Le ravisseur présumé de la petite Berenyss interpellé mardi va faire l’objet d’une information judiciaire pour « enlèvement, séquestration » et « agression sexuelle », a précisé le procureur de Briey, Yves Le Clair.
Le suspect, un agriculteur proche de la cinquantaine, a été arrêté à l’aube à son domicile de Montzéville (nord-est) par le GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie française, a déclaré à la presse le procureur chargé du dossier, Yves Le Clair.
Le suspect, identifié grâce à des prélèvements ADN effectués sur les vêtements et les sous-vêtements de la petite Berenyss, a des antécédents de violences avec armes. Il était connu des services de police et était inscrit au Fichier national des empreintes génétiques (Fnaeg), selon une source proche du dossier.
Il avait récemment subi un prélèvement d’ADN « à l’occasion d’une très récente plainte en cours d’enquête pour des faits d’agression sexuelle sur des membres de sa famille », deux nièces et une troisième proche de la même tranche d’âge que la fillette enlevée, selon Yves Le Clair.
Déni complet
Pour le moment, l’homme, qui nie toute implication sur ces dernières plaintes, est dans le « déni complet » et ne collabore guère avec les enquêteurs, a précisé le magistrat.
Une chasse à l’homme avait été rapidement lancée pour retrouver le ravisseur de Berenyss retrouvée saine et sauve jeudi soir après avoir été enlevée pendant huit heures. Une « alerte enlèvement » dans les médias avait été déclenchée par les autorités et 200 gendarmes appuyés par des hélicoptères avaient été mobilisés.
La fillette avait disparu jeudi en début d’après-midi alors qu’elle faisait du vélo près du domicile familial dans la localité de Sancy. L’individu arrêté est soupçonné d’avoir emmené Berenyss à son domicile de Montzéville, à une centaine de kilomètres du lieu du rapt.
En fin de soirée, la fillette avait été relâchée par son ravisseur, saine et sauve, devant la maison d’une femme médecin dans le village de Grandpré, à une quarantaine de kilomètres du domicile du suspect, où elle a sonné à la porte d’une médecin.
Après avoir subi des examens médicaux et une audition filmée – comme le prévoit la loi -, la fillette avait pu regagner son domicile vendredi en début de matinée en compagnie de ses parents.
La fillette n’a pas été entravée pendant sa séquestration, a précisé le procureur. En refusant d’en dire plus, il a indiqué que la qualification d’agression sexuelle – pour des actes contraires à la pudeur de la victime mettant directement en cause son corps – avait été retenue en raison du comportement de l’inculpé lorsqu’il a retenu la fillette.
« Il ne faut pas trop l’énerver »
Sous couvert d’anonymat, un de ses voisins évoque « un mec dangereux », qui a déjà attaqué une voiture avec un tracteur à fourche. « Mais je ne l’aurais pas imaginé s’en prendre à des gamins », dit l’homme. Un ami d’enfance, le maire du village voisin de Lemmes, Hervé Corvisier, évoque « un bon gars » avec qui il allait chasser.
A la tête d’une exploitation de 80 hectares avec génisses et céréales, il connaissait d’importantes difficultés financières. « C’est un garçon très gentil mais il ne faut pas trop l’énerver », concède un autre voisin, à Chattancourt. Ce village de 169 habitants abrite l’autre domicile du suspect, où vivent sa compagne et ses trois enfants : une maison au jardinet envahi par la ferraille et les jouets d’enfants, devant laquelle est garée une caravane à l’abandon.
Dans le village de Bérényss, Sancy, après « un premier soulagement quand la petite a été retrouvée, il y a un deuxième vrai soulagement aujourd’hui » avec l’interpellation du suspect, a déclaré le maire, Daniel Matergia. Depuis l’enlèvement de Berenyss, « les enfants du village ne sortent plus, a-t-il relaté. Il va falloir que le village retrouve une vie normale, un incident de ce type ne laisse jamais indemne ».
AFP
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