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Arlon : une ZAD pour empêcher la destruction d’un bois


La ZAD de La Sablière est née ce week-end à Arlon. Une centaine de personnes ont emménagé dans le bois pour empêcher sa destruction. (photo : Sébastien Bonetti)

Sur le même principe que contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes en France, une ZAD, ou zone à défendre, est née à Arlon pour protéger la forêt contre la création d’une zone commerciale.

«À Arlon comme ailleurs, l’aménagement du territoire est synonyme de guerre au vivant. Ici, arbres, hirondelles, tritons et papillons ont été jugés squatteurs indésirables. En langage du pouvoir, on dit « Site à réaménager et dynamisation de l’économie locale ». On sait trop bien ce que cela veut dire. Aussi, nous avons décidé de les défendre.»

Il y a quelques semaines, un appel à rejoindre le bois dit de La Sablière, à Arlon, a été lancé en Belgique, mais aussi en France, pour empêcher le projet d’installation d’une zone commerciale porté par l’intercommunale Idelux. La forêt menacée, pourtant répertoriée comme Zone de grand intérêt biologique par la Région Wallonne, est située avenue du Bois-d’Arlon, à quelques mètres de l’autoroute E411 reliant Luxembourg à Bruxelles. Elle borde la capitale de la Gaume. Elle est qualifiée de «poumon» et de «tampon face au trafic routier» pour cette ville de 30 000 habitants.

À l’invitation de plusieurs militants écologistes, une centaine de personnes ont donc convergé vers le site, samedi, pour y installer des tentes, mais également des abris en bois de récupération. Objectif : mettre sur pied une ZAD, ou zone à défendre, sur le même principe que celle de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), qui a mis en échec la construction d’un aéroport.

« Montrer notre opposition »

«Il faut qu’on construise un accueil, parce qu’il faut qu’on soit les plus accueillants possible. Ce lieu est très apprécié par les habitants, qui viennent s’y balader dès qu’ils le peuvent», disait Mireille, 50 ans, patronne d’une entreprise au Luxembourg et heureuse de voir «cette jeunesse qui se bouge pour la nature et le monde qu’on va laisser à nos enfants».

À ses côtés, des élus arlonais, des maraîchers, des étudiants, ou des éducateurs spécialisés venant d’Arlon, de la province, ou d’un peu plus loin, et même de Lorraine, s’activaient pour mettre en place la cuisine, des étagères, une tonne à eau, un dortoir ou encore des toilettes sèches. «Tout le monde est le bienvenu sur place. Il faut que cette ZAD tienne pour montrer notre opposition à ce zoning», expliquait Yves, conseiller municipal d’opposition à Arlon.

Une chaîne de solidarité s’est mise rapidement en place entre les riverains et ce petit village dans les bois. Jusqu’à quand ? «On va vivre au jour le jour. Les policiers sont venus, et ça s’est très bien passé», répondait Samy, ouvrier dans le coin.

Sébastien Bonetti (Le Républicain lorrain)

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