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Après dix jours de cavale, le second évadé des geôles du tribunal de Metz a été condamné


L’homme a également été jugé pour des faits d’outrage à une personne dépositaire de l’autorité publique. (Photo illustration Karim Siari)

Le 23 novembre dernier, deux prévenus se sont échappés des geôles du tribunal de Metz. Le dernier d’entre eux a été jugé le 4 décembre 2023 et condamné à un an de prison ferme, avec mandat de dépôt.

Après plus de dix jours de cavale, le prévenu est de retour devant la justice. Un délai de presque deux semaines, que l’homme, bientôt quinquagénaire, s’est offert « pour préparer [sa] défense, [s’]organiser, et prévenir [ses] amis », lance-t-il, plein d’allant, au juge qui le questionne. « Et alors ? Vous avez eu le temps de vous préparer ? » Sans se dégonfler, il ajoute même, des reproches dans la voix : « Non, il m’a manqué une journée ».

Le 23 novembre dernier, Salvatore Agosta*, un Messin né en Italie au début des années 70, s’est évadé des geôles du tribunal de Metz. Lui qui allait se présenter devant le juge pour des faits d’outrage « n’a pas apprécié qu’on [le] juge directement ». Sous l’œil d’une caméra de surveillance, il brise donc la fenêtre au bas de sa cellule, se faufile à travers le cadre, et profite de l’occasion pour libérer un compagnon d’infortune. Ce dernier sera arrêté dans la journée.

Rattrapé le 2 décembre

Plus rompu à l’exercice que son comparse (il est d’ailleurs en récidive légale), le prévenu n’est rattrapé par la police nationale que le 2 décembre, à Metz. Mais en garde à vue, l’homme, n’est visiblement pas content de s’être fait prendre, et il le fait savoir. « Les policiers expliquent que vous étiez très agressif et insultant. » Des faits d’outrage contre lesquels le prévenu se défend : « J’ai outragé personne, ils se sont outragés tout seul. »

Le juge se permet donc de détailler le chef d’accusation : « Vous vous énervez tout seul, vous les traitez de “trisomiques”, vous dites à l’un d’entre eux : « Je peux venir chez toi et pisser et ch… où tu veux !” » Le prévenu rétorque : « Mais non, j’ai des toilettes chez moi, je n’ai pas besoin d’aller chez lui. » Au premier rang, quelques avocats étouffent un rire nerveux.

Plaintes déposées à la demande du ministère public

Le procès se poursuit sur le même ton, au point que le juge – comble de l’ironie – menace l’homme de le renvoyer dans les geôles jusqu’au délibéré.

Le procureur requiert douze mois de prison ferme, et indique que les policiers ont déposé plainte pour outrage à sa demande.

Le tribunal suivra les réquisitions du parquet et condamnera Salvatore Agosta à un an de prison ferme. Avant d’être emmené en prison, ce dernier interpelle le tribunal : « Quand je me suis évadé, j’ai perdu mon portefeuille et ma carte Vitale. Ils sont où ? »

*Les noms sont publiés à partir d’un an ferme.

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