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Acide d’ArcelorMittal déversé dans la nature : une enquête ouverte


Un employé sous-traitant d'ArcelorMittal aurait été contraint, selon ses dires, de déverser l'acide directement dans le crassier de Marspich, qui présente une perméabilité avec les cours d'eau de la région. (photo RL/Pierre Heckler)

Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Thionville après que de l’acide utilisé sur un site d’ArcelorMittal à Florange a été déversé dans un dépotoir où il n’aurait pas dû l’être, a indiqué la procureure mardi.

« Une enquête préliminaire est ouverte pour atteinte à l’environnement, confiée à la Direction interrégionale de la police judiciaire », a précisé Christelle Dumont, ajoutant qu’aucune autre information ne serait communiquée.

L’ouverture de cette enquête fait notamment suite à des révélations, parues dans Le Républicain lorrain, d’un employé d’un sous-traitant d’Arcelor chargé de transporter l’acide servant à décaper l’acier jusqu’à un centre de recyclage. Il aurait été contraint, affirme-t-il, de déverser l’acide directement dans le crassier de Marspich, qui présente une perméabilité avec les cours d’eau de la région. « Il y a bien eu des déversements d’acide, mais on en ignore encore l’importance », a expliqué mardi Michel Liebgott, président de la communauté d’agglomération du Val de Fensch, à l’issue d’une réunion avec les maires de Florange et d’Hayange ainsi qu’avec la direction d’ArcelorMittal.

La communauté d’agglomération « poursuit ses investigations sur les rivières adjacentes au crassier, afin de déceler toutes traces éventuelles de pollution pouvant nuire à son réseau hydrographique », a-t-il été précisé plus tard dans un communiqué.

« Aucun risque sanitaire ni environnemental »

De son côté, Arcelor a nié toute responsabilité dans ces « prétendus versements », et ordonné l’ouverture d’une enquête interne « pour faire toute la lumière sur les faits ». S’ils étaient avérés, « ils seraient extrêmement graves et contraires à toutes les règles d’ArcelorMittal en matière de gestion des résidus », ajoute le groupe. L’entreprise « n’est en aucun cas à l’origine de prétendus déversements irréguliers sur la zone de stockage. Si ces faits étaient avérés, ils seraient le fait de personnes isolées au sein d’ArcelorMittal ou des entreprises sous-traitantes », précise le communiqué. L’entreprise, qui envisage de déposer plainte, affirme en outre qu’ « aucun risque sanitaire ni environnemental pour les populations n’est à signaler ».

La direction, les maires des Hayange et Florange et Michel Liebgott doivent se revoir « la semaine prochaine, une fois que les enquêtes menées en interne par Arcelor ainsi que par la Dréal (Direction régionale de l’environnement) seront terminées », a expliqué ce dernier, précisant que « la communauté d’agglomération se pose la question de porter plainte contre X ».

Pour Lionel Burriello, responsable CGT au sein de l’usine, il s’agit « de témoignages graves. S’ils sont avérés, ce serait un nouveau scandale sur Florange ». « S’ils sont faux, nous demandons à la direction de nous prouver que ces propos sont diffamatoires », a ajouté Lionel Burriello, dont le syndicat a demandé la tenue d’un second CE extraordinaire sur la question, après le premier, réuni lundi. La CGT entend aussi demander une troisième expertise par un cabinet agréé par le ministère du travail, indépendant d’Arcelor et de la Dréal.

Le Quotidien/AFP

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