Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’idée d’un nouveau tracé pour l’A31 bis par les friches de la cokerie d’ArcelorMittal a relancé le débat et réveillé les oppositions à une autoroute traversant Florange. Le sujet a aussi animé le dernier conseil municipal.
L’hypothèse d’une autoroute traversant Florange est évoquée depuis si longtemps que la population semble l’avoir oubliée. L’aménagement d’un nouveau tronçon de l’A31 contournant Thionville a pourtant été acté par l’État en 2019 même si le tracé reste à définir.
Le principe d’une traversée de Florange en tunnel étant désormais sur la table, on pensait les oppositions en sommeil et les élus du nord Mosellan enfin sur la même longueur d’onde. Mais, l’idée d’un tracé alternatif proposé par le maire de Florange, Rémy Dick, après l’annonce de la fermeture de la cokerie ArcelorMittal, a relancé le débat et le sujet a animé le dernier conseil municipal. Le point était à l’ordre du jour à la demande des élus du groupe d’opposition, Florange nouvel horizon.
« Moonwalk »
Michèle Bey a rappelé d’emblée son refus de « toute traversée de la zone urbaine de Florange quelle que soit l’autoroute et quel que soit le tracé », pas plus le F4 (le tracé historique envisagé sur les terrains réservés) que celui nouvellement suggéré par Rémy Dick.
L’élue reste, en effet, sceptique sur la volonté de l’État d’engager un tunnel complet au vu du coût et souligne les multiples nuisances pour les Florangeois (pollution, dépréciation immobilière, sacrifice d’une partie de la forêt, etc.)
« Cela ne réglera en rien la saturation de l’autoroute et ne ferait que déplacer le problème de la traversée de Thionville […] Il y a d’autres solutions à creuser ». La proposition d’un nouveau tracé n’a pas plus convaincu Seyyd Mohamed Baka ( Bouge ta ville Florange ). « Vous voulez nous faire croire à une avancée mais on recule, c’est du moonwalk », ironise le conseiller municipal pour qui ce nouveau tronçon « sorti du chapeau » ne fait aussi que transférer le problème.
« Ne pas faire l’autruche »
Le maire a toutefois réaffirmé sa volonté de « ne pas faire l’autruche » dans ce dossier. « Refuser en bloc l’A31 bis, c’est ignorer 30 000 véhicules qui traversent la ville, c’est laisser l’État décider pour nous […]. Mon objectif est de protéger les Florangeois. Ce nouveau tracé est apparu dans le contexte d’ une fermeture de la cokerie décidée en 2020 , il permet de reposer le débat. On demande qu’il soit pris en compte au même titre que l’ensemble des tracés. L’idée est de connaître celui qui aura le moins d’impact pour le moins de monde. »
Rémy Dick a aussi confirmé qu’une étude supplémentaire sera commandée par la ville pour un coût de 35 000 euros. « Il s’agit d’avoir des arguments techniques à faire valoir dans le rapport de force avec l’État. »
Une étude dénoncée par Michèle Bey : « Est-ce encore aux Florangeois de payer pour un projet dont ils ne veulent pas ? » Seul point d’accord entre les élus : la nécessité d’une décision rapide de l’État.
Lucie Bouvarel (Le Républicain Lorrain)
