Le centre Covid-19 a ouvert jeudi à Thionville et rapidement les personnes inquiètes ont afflué. Trente médecins et professionnels de santé, ainsi que de nombreux bénévoles, sont mobilisés pour les recevoir. Les personnes inquiètes, qui présentent des symptômes, y sont auscultées gratuitement.
Des policiers sont là pour vous diriger. Puis des bénévoles vous questionnent et font le point sur les éventuels symptômes. Si besoin, à l’intérieur du gymnase municipal, une auscultation peut être réalisée. Ouvert depuis jeudi, le centre Covid-19 de Thionville a vu défiler de nombreuses personnes. Une carte d’identité suffit pour être pris en charge gratuitement.
Toux, fièvre, essoufflement, perte de l’odorat font partie des symptômes à ne pas prendre à la légère et qui peuvent conduire n’importe qui à se rendre à la salle Jean-Burger, située à côté de la place de la Liberté. À l’entrée, on se désinfecte généreusement les mains, puis un masque vous est fourni. Des tonnelles ont été installées et des infirmiers procèdent à une série d’examens. Température, tension, antécédents, traitements en cours, tout est analysé. Et surtout, après chaque passage, chaises et appareils sont nettoyés. Ensuite, un médecin prend le relais. Rien n’est laissé au hasard, un suivi médical à distance sera également mis en place à la sortie du centre si nécessaire. Comptez vingt minutes pour un parcours Covid complet.
Trente personnes en trois heures
Pour le maire Pierre Cuny, qui a enfilé gants, blouse et masque en ce premier jour, ce service s’imposait telle une évidence. «Un des patients avait de la température depuis quinze jours, il n’avait plus de goût. Le cabinet de son médecin traitant étant fermé, il ne savait pas vers qui se tourner… Il y a aussi cette dame, dès que je l’ai vue, j’ai su. En trois heures, nous avons déjà accueilli trente personnes. Ça vient de partout, même de Metz. On répond à un vrai besoin.»
Une trentaine de médecins et de professionnels de santé se relayent par demi-journée, sur leur temps libre. En quarante-huit heures, le planning de présence était complet. «Il y a toujours eu une belle entente sur Thionville au sein du personnel soignant, apprécie Jean-Christophe Hamelin, le président d’Intercom Santé 57. On est là pour renseigner mais aussi rassurer, par contre on ne fait pas de dépistages sur place, du moins pas pour le moment. Si besoin, on oriente vers un laboratoire et on peut aussi hospitaliser lorsqu’on juge l’état de la personne préoccupant.»
«Il ne faut pas hésiter à venir»
Il a fallu trois semaines à la ville pour réfléchir à ce dispositif innovant et une semaine pour mettre en place la structure. « Pas le temps de se roder, on est déjà pris d’assaut et ce n’est que le début, constate Pierre Cuny. Mais c’est positif et on a de quoi faire tourner ce centre durant plusieurs semaines, grâce à de nombreux dons de matériel. »
Un dossier médical est rempli à partir d’un questionnaire et d’un examen. En cas de doute, un suivi par téléphone sera mis en place et le médecin traitant informé. Dépistage ou hospitalisation peuvent aussi être préconisés.
À compter du mardi 14 avril, le centre sera accessible de 9 h à 16 h, du lundi au vendredi. Tout est fait pour que les personnels soignants, comme les patients, y soient en sécurité. «On veut travailler main dans la main avec les médecins traitants, nous ne sommes pas là pour les remplacer, par contre on désengorge les urgences. C’est aussi l’occasion d’échanger avec de nombreux spécialistes sur le virus.» Un mal sournois, invisible, contre lequel il est difficile de lutter mais qui peut être détecté à temps. «Il ne faut pas hésiter à venir.»
Sabrina Frohnhofer (Le Républicain lorrain)