Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La plus grande usine de production de plastique PET recyclé en France vient d’ouvrir à Messein, en Meurthe-et-Moselle, tout près de Nancy, sur un ancien « crassier » sidérurgique reconverti à l’économie circulaire pour permettre la production industrielle de bouteilles.
Avec un investissement de 25 millions d’euros, dont 2 millions apportés par une subvention publique de l’agence de la transition écologique Ademe, la société Aloxe a bâti une usine flamblant neuve, inaugurée jeudi, capable de produire 50 000 tonnes par an de polyéthylène téréphtalate (PET) recyclé.
Ce plastique, le seul qui se recycle facilement de façon mécanique, sert surtout à fabriquer des bouteilles d’eau, de boissons et des barquettes alimentaires.
Créée en 2021 et détenue majoritairement par le fonds d’investissement américain Ara Partners spécialisé dans la décarbonation de l’industrie, Aloxe a été fondée par deux associés français issus du secteur de la chimie (BASF) et de la gestion des déchets (Veolia).
La société affiche l’ambition de devenir le plus grand industriel indépendant en Europe capable de produire du plastique recyclé pour servir notamment les marchés de l’agroalimentaire comme des cosmétiques.
220 millions d’euros en 2025
« Ce projet a été mûri au regard de la réglementation européenne, il y a une directive qui va obliger tous les fabricants de bouteilles alimentaires à incorporer 25 % de PET recyclé dans toutes leurs bouteilles au 1ᵉʳ janvier 2025. Ça crée mécaniquement une demande. Il va falloir fournir de grands volumes de haute qualité partout en Europe », a souligné Arnaud Piroëlle, l’un des deux cofondateurs.
L’usine de Messein, très automatisée, emploie un effectif de 36 salariés, qui devrait passer à 45 fin 2023. Il y avait 18 salariés dans la petite usine historique de Vézelise, située à quelques kilomètres du nouveau site. Rachetée par Aloxe en 2021, cette ancienne usine va fermer.
En 2025, Aloxe, qui exploite aussi d’autres usines en Italie (Presenzano) et en Pologne (Gdynia et Wajbrzezno), disposera de « sept sites en Europe », avec 300 salariés au total, contre 180 actuellement.
Son chiffre d’affaires, qui est actuellement de 35 millions d’euros, devrait passer à 220 millions d’euros en 2025, surfant sur le besoin de plastique recyclé demandé par les industriels pour remplir leurs obligations réglementaires, climatiques notamment.
