Les 17 membres du gouvernement, tous candidats aux législatives, ont connu des fortunes diverses. Si la grande majorité a été élue, certains ont réalisé de grosses contre-performances.
Ils étaient tous présents sur les listes. Les 17 ministres du gouvernement sortant se sont soumis au verdict des urnes dimanche. Même le ministre de la Mobilité, François Bausch, qui a été le seul à annoncer qu’il ne souhaitait plus être ministre, était présent sur la liste déi gréng pour la circonscription Sud.
Derrière ces candidatures, l’idée est évidemment de rester au pouvoir mais aussi de faire valider son bilan auprès des électeurs. Mais à ce jeu, les bientôt ex-ministres sont loin d’être égaux.
Dégringolade pour Claude Turmes
Les plus mal lotis ont évidemment été les écologistes. À l’image de leur parti qui s’est effondré lors du scrutin de dimanche, deux d’entre eux ne participeront pas aux débats de la future Chambre, même dans l’opposition. Avec 4 241 votes, le ministre de l’Énergie, Claude Turmes (tête de liste dans le Nord), a perdu plus de 7 000 voix par rapport à 2018 et devra laisser son siège.
La chute est tout aussi rude pour le ministre du Logement et de la Sécurité intérieure. À l’Est, Henri Kox chute de 2 575 votes par rapport à la dernière élection et n’en récolte que 3 420, son plus mauvais score depuis 1999. S’il est réélu, François Bausch connaît lui aussi un sérieux revers, passant de 19 889 votes en 2018 à 12 605 cette année.
Il faut se tourner du côté des femmes pour trouver des chiffres plus engageants pour déi gréng puisque Sam Tanson (Centre), ministre de la Justice et de la Culture, améliore très légèrement son score de 2018 de 693 voix (17 983 cette année contre 17 290) et remporte près de quatre fois plus de votes personnels que de votes de liste. Enfin, dernière arrivée, la ministre de l’Écologie, Joëlle Welfring (Sud), se présentait pour la première fois et a été élue avec 12 984 votes.
Max Hahn accélère
Les libéraux ont bien plus de raisons d’être heureux. Le Premier ministre, Xavier Bettel, semble résister à l’usure du pouvoir, totalisant un peu plus de 34 000 votes dans le Centre, dont près de 25 000 pour sa propre personne. Il obtient ainsi le meilleur score de sa carrière politique après avoir accusé une légère baisse en 2018 (30 774 suffrages).
Plébiscite aussi pour la ministre des Finances, Yuriko Backes, qui vivait dimanche soir sa première élection et remporte 23 589 voix (lire ci-dessous). Lex Delles, le ministre du Tourisme, poursuit sa hausse entamée depuis les deux dernières élections dans l’Est. Totalisant 13 042 votes, il améliore de 2 641 suffrages son score de 2018.
Son collègue du ministère de la Famille, Max Hahn, connaît une évolution encore plus forte dans le Sud. Le tout dernier arrivé du gouvernement remporte 19 477 voix, soit 8 249 de plus qu’en 2018.
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Seules ombres au tableau, les performances de Claude Meisch et de Marc Hansen. Le ministre de l’Éducation nationale est réélu non sans difficulté dans le Sud. Avec 17 001 voix, il n’améliore son score de 2018 que d’environ 150 votes et se fait griller la priorité par Max Hahn alors qu’il était pourtant tête de liste.
Enfin, dans le Nord, Marc Hansen, en charge de la Fonction publique, est le seul libéral du gouvernement à ne pas être élu. Avec 7 905 suffrages (668 de moins qu’en 2018), il rate pour la quatrième fois son entrée au Parlement.
Paulette Lenert frappe fort
Le LSAP voit en revanche tous ses ministres confirmés à la Chambre, la plupart améliorant même leur score de 2018. Pour sa première élection, la ministre de la Santé, Paulette Lenert, frappe fort puisqu’elle comptabilise 14 345 voix, le plus haut score de la circonscription Est. La vice-Premier ministre a d’ailleurs largement tiré son parti vers le haut en obtenant 11 927 votes personnels.
Après trois tentatives infructueuses, la ministre de l’Intérieur et de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Taina Bofferding, fait également son entrée au Parlement. La tête de liste de la région Sud passe de 18 787 votes en 2018 à 30 909. Elle n’est qu’à quelques milliers de voix de Jean Asselborn, le ministre des Affaires étrangères, qui connaît certes un revers par rapport à 2018 (33 398 suffrages cette année contre 40 283) mais reste le socialiste le mieux élu de sa circonscription.
Toujours dans le Sud, le ministre du Travail et des Sports, Georges Engel, arrive en quatrième position au sein du LSAP. Élu pour la troisième fois consécutive avec 24 503 votes, il gagne plus de 5 000 voix par rapport à 2018 mais remporte plus de suffrages de liste (12 802) que personnels (11 701).
S’il se fait devancer par les candidats du CSV et du DP dans le Nord, le ministre de l’Agriculture, Claude Haagen, améliore lui aussi son score, qui ne fait qu’augmenter depuis sa première candidature en 1994, et remporte 9 076 voix cette année, soit 1 355 de plus qu’en 2018.
Enfin, dans le Centre, le ministre de l’Économie, Franz Fayot, ressort aussi la tête haute avec 13 343 voix dont 9 004 suffrages personnels. La tête de liste socialiste améliore ainsi son score de 2018 de près de 4 000 votes.
Henri Kox et son compere Claude Turmes non elus.
On tombe des nues.