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Élections législatives : pas que des gagnants chez les libéraux


Lydie Polfer signe une année triomphale dans les urnes. Claude Lamberty et Guy Arendt perdent leur siège de député, mais affichent de bons scores.

Les bons résultats du DP ne bénéficient pas à tout le monde : certains députés sortants sont relégués au second plan et des candidats sérieux prennent un tacle des électeurs.

Passé l’enthousiasme de la soirée électorale qui a vu le parti adoubé par les électeurs dans toutes les circonscriptions, lui permettant d’envoyer deux députés de plus à la Chambre, l’analyse des résultats de chacun se révèle mitigée pour certains candidats.

Au Centre, où le DP reprend un siège aux verts, le Premier ministre améliore son score personnel et finit la course en tête avec 34 018 voix, devant son adversaire du CSV, Luc Frieden, à 30 999 voix. La ministre Yuriko Backes, qui vivait ce dimanche ses toutes premières élections, booste le résultat global des libéraux avec 23 589 suffrages, dont 14 263 sur son nom : un véritable plébiscite pour la ministre des Finances qui a intégré le gouvernement il y a moins de deux ans.

Statu quo à la troisième place, qui reste aux mains de Lydie Polfer : l’indéboulonnable bourgmestre de Luxembourg signe une année triomphale, avec un score en progression dans la circonscription, après avoir été massivement soutenue en juin par les électeurs de la capitale. En revanche, sa collègue échevine Corinne Cahen se voit reléguée à la quatrième place, avec une perte de 3 106 voix par rapport à 2018. La fuite de voix la plus lourde encaissée par le DP, et de loin, toutes circonscriptions confondues. Un coup dur pour l’ex-ministre, qui avait quitté ses fonctions gouvernementales pour rejoindre la liste locale de Luxembourg aux communales.

Les députés sortants, Guy Arendt, Frank Colabianchi, et Claude Lamberty, descendent au classement sans être réélus. Et ça ne passe toujours pas pour Patrick Goldschmidt, échevin à Luxembourg, qui se présentait pour la troisième fois. La surprise du Centre vient d’un novice en politique : le docteur Gérard Schockmel, spécialiste en maladies infectieuses, propulsé sous les feux médiatiques à la faveur de la pandémie et directement élu député avec 15 164 voix. Approché par le CSV, c’est finalement au DP qu’il a pris sa carte en début d’année, avec l’idée d’entrer au gouvernement, a-t-il lâché dans la presse.

Au Centre, les électeurs ont clairement privilégié les ténors du parti, laissant les jeunes pousses sur la touche, comme Jana Degrott, réélue au conseil communal de Steinsel en juin, mais qui ne parvient pas à décrocher son ticket pour le parlement.

La surprise Luc Emering dans le Sud

Au Sud, le grand vide laissé par Pierre Gramegna – désormais directeur du Mécanisme européen de stabilité – et le regretté Eugène Berger a rebattu les cartes. Et c’est avec une liste composée en grande partie de nouvelles têtes que le DP a dû aborder ces législatives. Pari gagnant au final, avec un siège de plus à la clé : celui que les verts ont perdu.

Dans le détail, le ministre Claude Meisch se maintient à peine, alors que son collègue Max Hahn décolle et prend la pole position, en doublant quasiment son résultat de 2018. Député depuis dix ans, il a intégré le gouvernement en juin, à la suite de la démission de Corinne Cahen, et se voit aujourd’hui reconnu en tant que ministre dans les urnes.

Dans un mouchoir de poche, le député Gusty Graas rempile pour cinq ans de plus, mais pas ses collègues Barbara Agostino et Pim Knaff, malgré de très bons scores personnels. La surprise régionale vient de Luc Emering : pour sa première participation aux législatives, cet ingénieur agronome, échevin à Dippach et ex-président des jeunes agriculteurs, se hisse d’emblée à la quatrième place et remporte un mandat de député. Il s’était notamment illustré lors du bras de fer avec le ministre Claude Haagen sur la nouvelle loi agraire.

La déception Marc Hansen dans le Nord

Dans les deux autres circonscriptions, le parti démocratique a sauvé ses sièges, mais n’en a pas gagné de nouveaux. Les deux mandats retirés à déi gréng, l’un dans le Nord, l’autre dans l’Est, allant respectivement aux pirates et à l’ADR.

Le président de la Chambre des députés, Fernand Etgen, termine premier au Nord, comme en 2018, avec un très bon score, talonné par le député sortant André Bauler. Tous deux améliorent leur résultat personnel. Déception en revanche du côté du (trop?) discret ministre Marc Hansen, dont le score s’érode de 668 voix, le reléguant en troisième position, alors qu’il se présentait comme tête de liste aux côtés de Fernand Etgen.

À l’Est, carton plein pour le duo formé par le ministre et président du parti, Lex Delles, et la secrétaire générale du DP et bourgmestre d’Echternach, Carole Hartmann. Les deux jeunes politiciens sont massivement soutenus par les électeurs, en particulier la députée sortante, qui poursuit sur sa lancée après plusieurs succès ces derniers mois et double presque son score de 2018. Elle devance ainsi le chef de fraction Gilles Baum, qui prend la troisième place avec 975 voix de moins qu’il y a cinq ans.

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