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Hesperange revient à une coalition CSV-DP 


Marc Lies reste à la barre du conseil communal, mais ne sera plus seul maître à bord. Il lui faudra de nouveau s’accorder avec le DP. (Photo : Julien Garroy)

S’il est reconduit avec 42 % des voix, Marc Lies perd sa majorité absolue. Pour continuer à administrer la commune, le bourgmestre s’est donc rapproché de ses anciens alliés du DP dès l’annonce des résultats.

Il suffit parfois de peu de chose pour bouleverser la vie politique d’une commune. Avec un nombre d’habitants en hausse, Hesperange a vu, lors des dernières élections, son conseil communal passer de 15 à 17 sièges. Réélu avec 42,54 % des voix, Marc Lies fait à nouveau la course en tête, devançant largement le DP et ses 23,73 %. Avec un tel pourcentage, le CSV conserve ses huit sièges, mais en ajoutant deux places autour de la table, les calculs ne sont plus les mêmes.

Dans cette nouvelle configuration, sa majorité absolue disparaît, obligeant le Parti chrétien-social à chercher à nouveau des partenaires. Mais pour le bourgmestre sortant, la nouvelle équation a été facile à résoudre. «Pour nous, la situation était claire : le DP a obtenu un siège de plus et notre résultat est le plus performant, analyse Marc Lies. Nous nous sommes donc mis d’accord pour former une nouvelle coalition forte.» Le LSAP et déi gréng, qui gardent respectivement un et trois sièges, ainsi que le Parti pirate, dont un membre fait son entrée au conseil, resteront donc dans l’opposition.

Un accord de principe déjà signé

Quoi de mieux que d’aller chercher ses anciens alliés de 2011, relégués le temps d’un mandat parmi les opposants, pour continuer à gouverner? Contacté dès le soir de l’élection, le chef de file des libéraux, Claude Lamberty, tenait déjà la porte ouverte. «Tard dans la nuit, nous nous sommes mis d’accord sur les grandes lignes, raconte-t-il. Nos programmes sont compatibles et nous avons signé un accord de principe.»

Déjà membre du collège échevinal de 2011 à 2017, il ne cachait pas son envie de retrouver un poste de premier plan. «On veut arriver à nouveau à un dialogue au moins entre deux partis, c’est ça l’avantage d’une coalition», expliquait-il dans nos colonnes à quelques semaines du scrutin.

Déjà échevin par le passé, Claude Lamberty (DP) retrouve les rangs de la majorité. (Photo: Julien Garroy)

Grâce à la percée réalisée par son parti, qui augmente son score de 2017 de 2,6 points (avec 23,73 % en 2023, contre 21,13 % aux dernières élections) et passe de 3 à 4 sièges, son vœu sera exaucé. Mais si les négociations ont été rapides, l’ancien et nouveau partenaire a tout de même posé ses conditions. «Nous avons des priorités, comme la mobilité et la place du vélo. Nous voulons une meilleure interconnexion entre les cinq villages. Nous souhaitons aussi aménager leurs centres en intégrant les habitants au projet.» Le CSV, de son côté, veut notamment lancer de nouveaux PAP pour construire les logements abordables dont la commune a besoin.

Plus de transparence

Un autre sujet a surgi lors de ces pourparlers : améliorer la communication en interne comme en externe. Victime d’un grand détournement de fonds (5,2 millions d’euros sur 20 ans), la commune de Hesperange a dû revoir sa gestion des fonds publics. Si Marc Lies et le CSV ne sont pas en cause dans cette affaire, l’attitude de la majorité dans ce dossier a essuyé de nombreuses critiques des autres partis. Et Claude Lamberty espère dorénavant changer la donne. «La communication fait partie des choses à améliorer. On veut revaloriser celle-ci auprès des habitants.»

Soutenant avoir toujours été le plus transparent possible, Marc Lies reconnaît que le scandale a pu jouer sur le résultat de l’élection. Malgré sa première place, le CSV accuse une baisse de 3,2 points par rapport à 2017. «Personnellement, je perds un peu de votes. Peut-être que cette histoire a joué un petit rôle», suppose le bourgmestre.

Les législatives en ligne de mire

D’ici le mois de juillet, le nouveau collège échevinal, composé désormais de trois CSV et d’un DP, devrait s’être réparti les  attributions. Mais si la coalition pourra bientôt commencer à travailler, la prochaine échéance électorale risque d’occuper certains esprits.

Tous deux députés, Marc Lies et Claude Lamberty sont partants pour un nouveau mandat national et attendent le feu vert de leurs partis respectifs. De quoi leur permettre de peser sur un autre dossier important : le contournement d’Alzingen, que la commune espère voir aboutir durant cette mandature.