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[Communales] Dans les bureaux de vote : «Luxembourgeois ou pas, on doit voter»


Malgré leur vote par défaut, fait par obligation, Kevin, Alex et Raphaël sont venus voter tout sourire. Photo : Editpress/Fabrizio Pizzolante

Que ce soit par obligation, par conviction politique ou par citoyenneté, les habitants de Bonnevoie à Luxembourg sont continuellement venus voter dans les deux bureaux de vote du quartier, ce dimanche matin. Reportage.

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Comme une belle matinée d’été, l’ambiance est au beau fixe, ce dimanche 11 juin, dans le quartier Bonnevoie à Luxembourg. Autour des deux bureaux de vote, l’école fondamentale et le gymnase, rien, ou presque, ne laisse paraître qu’il s’agit d’une journée d’élections communales. Peu avant l’heure du déjeuner, le chant des oiseaux est le seul à interrompre le calme qui règne.

Deux heures auparavant, une légère queue était toute de même visible devant le gymnase lorsque Xavier Bettel, Premier ministre, était présent afin de glisser son bulletin dans l’urne. Après sa venue, les électeurs entrent et sortent aussi vite de l’isoloir. Pour le plus grand plaisir d’un ressortissant belge venu voter en famille : «Ici on n’attend pas, c’est super bien organisé. Je dis pas qu’on est mal accueilli dans les bureaux de vote belges, mais les temps d’attentes sont nettement plus longs».

Habitant dans le quartier, le Premier Ministre Xavier Bettel s’est rendu au gymnase afin de voter. Photo : Editpress/Fabrizio Pizzolante

Une fluidité qui a son importance selon lui. «Ça pourrait vite apparaître comme une corvée si on savait qu’on aurait à faire la file pendant une heure et demie.»  Alors, après être passé «à peine deux minutes dans la salle», direction le restaurant pour lui et ses proches. «Venir voter, c’est notre promenade apéritive» rigole-t-il. Son vote ne reste pas moins un acte «de démarche citoyenne». Non-luxembourgeois, mais résident depuis dix ans, il s’est inscrit sur la liste électorale en tant qu’étranger dès son arrivée au Grand-Duché.

Même chose pour Samuel, un habitant français du quartier, qui voit le vote des étrangers comme une chance. «En France, les étrangers ne peuvent pas voter aux municipales donc dès que j’ai su que je pouvais le faire ici, je l’ai fait», raconte le quinquagénaire. «Luxembourgeois ou pas, on doit voter parce qu’on vit ici.» Si ce dernier explique avoir pris connaissance des différents programmes, en lisant des articles ou en recevant des tracts, il avoue avoir fait son choix «en fonction des partis que je calque sur ceux de mon pays».

Pour Éric, Luxembourgeois pur souche, la prise d’information a été plus rapide : «Je n’ai lu que le programme du parti pour qui je sais déjà que je vote». Au-delà d’une participation citoyenne, lui se rend au bureau de vote par conviction politique.

«Je vote pour mon quotidien»

Devant le gymnase, Raphaël, Kevin et Alex, tous la vingtaine, sont venus voter entre amis. Du moins, ils sont venus glisser un bulletin, comme l’exige la loi pour toutes personnes âgées de 18 à 75 ans. «Si ce n’était pas obligé, c’est sûr que je ne voterais pas et que je serais encore en train de dormir» avoue Kevin, sans hésiter. Un sentiment que tout le trio partage. «On vote au hasard. Je n’ai lu aucun programme parce que je ne crois pas en la politique, je vote par obligation et de toute façon, ils feront tous pareil, personne ne va changer le Luxembourg», lance Raphaël, en âge de voter pour la première fois.

«Sinon, on laisse feuille blanche ?» demande ce dernier à ses amis. «Je ne crois pas qu’on puisse» lui répondent-ils. En tout cas, tous savent qu’ils risquent une amende s’ils ne votent pas. «On est Luxembourgeois donc on doit voter, je ne suis pas contre l’obligation, mais ça ne m’intéresse pas».

A l’image de la faible queue devant le gymnase, l’organisation tait rodée.
Photo : Editpress/Fabrizio Pizzolante

Pierre, cinquante ans de plus que le groupe de jeunes, ne partage pas l’avis de ces derniers. «C’est très important de voter, il faudrait que je sois très malade pour que je ne vienne pas voter. Il n’y a pas de discussion possible».

Le retraité considère les élections communales comme l’une des plus importantes car «je vote pour mon quotidien, je vis dans la ville et tout ce que font les politiciens dans la ville passe par mon vote, par mon avis». Avant de se rendre au bureau de vote ce dimanche, il a lu «quelques lignes» de chaque parti avant de faire son choix en fonction d’un thème essentiel : «améliorer la sécurité». Pour savoir qui relèvera ce défi, il faudra attendre la publication des résultats définitifs de Luxembourg, qui devraient vraisemblablement tomber très tard dans la nuit.

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