Si le CSV est sorti premier des urnes, il encaisse aussi de lourdes défaites. Le LSAP se renforce dans le Sud, mais laisse des plumes ailleurs. Seul le DP est gagnant sur toute la ligne.
Quelles conclusions tirer des élections communales de dimanche en analysant le résultat dans les différentes circonscriptions électorales, qui vont départager les partis lors des législatives du 8 octobre ? Il demeure compliqué d’identifier des tendances définitives, mais il existe à la fois des points de satisfaction et d’inquiétude pour les diverses formations politiques en lice.
Le LSAP se renforce dans le Sud
Les socialistes ont repris des couleurs dans le Sud, leur bastion de longue date. Le bilan : conquête de la majorité absolue à Steinfort, reprise des pleins pouvoirs à Rumelange et confirmation du règne sur Dudelange et Roeser. Sanem reste également rouge. À Differdange, le LSAP, sorti premier des urnes, est sur le point de retrouver le fauteuil de bourgmestre, abandonné en 2002. Un retour au pouvoir est également probable à Schifflange, tandis que les tractations pourraient permettre aux socialistes de prendre la tête de la commune de Pétange.
À Esch-sur-Alzette, la liste entièrement renouvelée a bien récolté le plus de voix, mais il est pratiquement assuré que la coalition sortante, formée par le CSV, le DP et déi gréng, va rester en place. Rien que le résultat dans la Métropole du fer permet d’illustrer un bilan en demi-teinte des chrétiens-sociaux. La situation est identique à Bettembourg. À Pétange, les pertes sont de taille. Les confirmations à Kayl, Mondercange ou Kehlen ne peuvent pas vraiment compenser la perte d’un siège à Dudelange, où le CSV cherchait à forcer le LSAP à former une coalition.
L’ancrage du DP dans le Sud reste faible, même si les libéraux seront présents dans toute une série de coalitions (Esch, Bettembourg, Kayl…). Le seul poste de bourgmestre revient à Lou Linster à Leudelange, mais qui s’est présenté sur une liste citoyenne neutre.
Déi Gréng ont perdu à Differdange leur unique siège de bourgmestre. À Esch-sur-Alzette, une perte de voix et de sièges n’a pas provoqué une perte de place dans la coalition. À Dudelange, par contre, la percée espérée n’a pas eu lieu.
Des coups durs pour le CSV
Toujours premier parti dans les 56 plus grandes communes, le CSV a pourtant encaissé plusieurs défaites retentissantes. Dans le Nord, traditionnel fief des chrétiens-sociaux, le député-maire Emile Eicher, également président du Syvicol, ne pourra pas se maintenir à la tête de Clervaux. Jean-Paul Schaaf, un autre député-maire, risque de perdre sa commune d’Ettelbruck, après une belle percée du LSAP. Par contre, le Parti socialiste devrait être obligé d’abandonner son fief de Diekirch aux concurrents du CSV. À Wiltz, le bourgmestre sortant Fränk Arndt est aussi menacé.
À Erpeldange-sur-Sûre, autre commune de la région Nordstad, le député André Bauler (DP) est pressenti pour prendre la succession du bourgmestre chrétien-social sortant, Claude Gleis.
Le DP conforte sa position au Centre
Le CSV avait la ferme intention d’enfin faire chuter le DP à Luxembourg-Ville. C’est raté. Non seulement, la tête de liste Serge Wilmes ne deviendra pas bourgmestre, mais son parti a aussi perdu des voix et un siège. Au moins, la place de partenaire de coalition du DP semble assurée.
Le triomphe de Lydie Polfer dans la capitale illustre la prédominance des libéraux dans le Centre. Ils ont défendu leur majorité absolue à Bertrange et sont sortis premiers des urnes à Strassen, Sandweiler et Schuttrange. À Mersch, le poste de bourgmestre devrait revenir au DP. Finalement, le parti du Premier ministre revient dans la coalition à Hesperange, aux côtés du CSV. Les chrétiens-sociaux défendent toutefois leur bien – avec déi gréng – à Walferdange. Niederanven reste aussi aux mains du CSV, tout comme Larochette.
Le LSAP doit se contenter du siège de bourgmestre à Bissen, défendu par David Viaggi, présent sur une liste citoyenne.
Du nouveau à l’Est
Le DP de Carole Hartmann a créé la surprise à Echternach. Selon toute vraisemblance, la députée sortante devrait succéder au bourgmestre chrétiens-social Yves Wengler. D’une manière plus globale, les libéraux se mettent à concurrencer le CSV dans la circonscription Est. Les bastions de Mondorf-les-Bains et Remich ont été défendus haut la main. Cela n’empêche pas que les communes de Grevenmacher et Rosport-Mompach hissent toujours le drapeau du CSV. Le député Max Hengel redevient bourgmestre à Wormeldange, tandis que Betzdorf sera désormais dirigé par un bourgmestre chrétien-social. Le LSAP peut défendre sa majorité absolue à Mertert.
Déi Gréng n’ont pas pesé dans la plus petite circonscription du pays.