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«X Man»

La vérité sur Elon Musk est sûrement à chercher ailleurs. Sur l’un ou l’autre caillou, dans une lointaine galaxie. Sur Mars, sans doute, que le milliardaire a bon espoir de coloniser. La Tesla rouge qu’il a envoyée dans l’espace en 2018 y est d’ailleurs peut-être garée, qui sait, depuis le temps. Le patron de SpaceX vise surtout une ambition des plus simples, avec la planète rouge ainsi dans sa ligne de mire : sauver l’humanité, ni plus ni moins.

Étrange paradoxe, cet élan de philanthropie. Parce que sur Terre, l’homme ne s’illustre pas franchement par une profonde empathie à l’égard de son prochain. Ses employés peuvent en témoigner. Comme Mary Beth Brown, son ancienne assistante personnelle «remerciée» sans grande politesse en 2014, après avoir donné douze ans de sa vie pour prendre quinze jours de congé. Une généreuse idée du boss, destinée à prouver que la collaboratrice n’était pas si précieuse ni indispensable. Ou comme ces ouvriers d’une usine Tesla de Californie, contraints de travailler durant les périodes de confinement en 2020, sous peine de se voir renvoyer sans préavis. Quand bien même les secteurs d’activité secondaires étaient mis à l’arrêt à l’époque. Sauf que ça ne tourne pas aussi rond que le monde, dans l’univers du génie lunatique. Et que dire des salariés de Twitter, virés à tour de bras au moment du rachat du réseau social à l’automne dernier. Les vies ne valent pas grand-chose face aux chiffres, du reste.

Le gamin terrible aime surtout casser ses jouets. C’est qu’il s’en lasse vite. Alors il a déplumé le petit oiseau bleu, dont les pertes sont déjà astronomiques, jusqu’à faire une croix dessus. Littéralement, puisque l’on parle désormais de X. Une dénomination minimaliste qui habille également la plateforme, non sans avoir déstabilisé les utilisateurs se croyant perdus sur un site légèrement douteux… Rien de tel, dans l’esprit de son créateur. Elon Musk a simplement une obsession infinie pour les formules mathématiques. Au point d’en coller partout, jusqu’aux prénoms à coucher dehors de ses neuf enfants – sa manière de relancer la natalité et donc sauver l’humanité. Ce «X Man» n’a rien d’un superhéros. Seulement tout d’un spécimen venu d’ailleurs.

Alexandra Parachini

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