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Vive le dopage !

J’ai perdu parce que les autres ils trichent, madame! Regardez le Chinois, il pisse violet!» On peut dire que le nageur français Camille Lacourt n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer une concurrence selon lui faussée aux Jeux olympiques de Rio. Mais pour éviter de telles polémiques et mettre enfin un terme à la suspicion qui entoure désormais chaque victoire, ne serait-il pas plus simple d’autoriser le dopage? Ce scénario de fiction très politiquement incorrect nous éviterait ainsi de nombreux discours lénifiants sur les soi-disant «valeurs de l’olympisme».

Le sport de haut niveau, quelle que soit la discipline, est depuis bien longtemps un simple spectacle marchand et nous, les spectateurs, en sommes en partie responsables. Car que voulons-nous? Voir des cyclistes qui se traînent dans les cols, des JO sans record du monde, des footballeurs moins précis et moins rapides à la 90e minute? Non, nous souhaitons en prendre plein les yeux et à cette fin le dopage est indispensable pour pouvoir affoler les compteurs, olympiade après olympiade, Tour de France après Tour de France. Les limites biologiques de l’homme sont ce qu’elles sont, sans dopage, il est impossible d’augmenter sans cesse les performances sportives.

Qui plus est, l’autorisation du dopage permettrait une véritable égalité des chances puisque dans chaque sport, les concurrents utiliseraient peu ou prou les mêmes produits. Enfin, un seul pays – la Russie par exemple – ne serait pas exposé à la vindicte populaire, désigné comme le mouton noir tandis que tous les autres s’en tireraient à bon compte.

De toute façon, les dirigeants des principales organisations sportives n’ont plus aucune crédibilité pour défendre de quelconques valeurs excepté l’argent. 1996, les 100 ans des JO modernes. Évidemment, quel plus beau symbole qu’Athènes après les JO de 1896. C’est Atlanta, siège de Coca-Cola, qui sera choisi. La Coupe du monde 2022, cette fête populaire qui fait rêver des millions de gamins à travers le monde? Pour le Qatar, où la culture footballistique doit être aussi importante que le respect du code du travail.

Nicolas Klein (nklein@lequotidien.lu)

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