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Vive la technocratie

Après Pierre Gramegna, Paulette Lenert et Yuriko Backes, voici Joëlle Welfring. Déi Gréng emboîtent le pas au DP et au LSAP qui, ces dernières années, ont déjà jeté leur dévolu sur des non-politiciens pour intégrer le gouvernement. Seule Paulette Lenert était déjà membre de son parti au moment d’être choisie comme ministre. Les trois autres ont signé le jour même leur affiliation.

Comment interpréter cette tendance à recourir à des technocrates au lieu de choisir des politiciens chevronnés ? Le vice-Premier ministre, François Bausch, affirme trouver «aberrant» que seuls des «soldats» du parti soient éligibles pour devenir ministres. «L’État n’appartient pas aux partis», ajoute-t-il. Simple excuse ou véritable esprit d’ouverture ?

Pendant des décennies, les portes du gouvernement étaient exclusivement ouvertes aux candidats plébiscités dans les urnes. Les partis appelés à intégrer une majorité ont à la fois appliqué le critère de la popularité et celui de l’origine géographique. Cette pratique a eu pour effet qu’une large frange de citoyens pense toujours élire un gouvernement, et non pas une Chambre des députés.

Les règles du jeu d’une démocratie veulent toutefois qu’une majorité soit trouvée au Parlement avant de pouvoir former un gouvernement. Le fait qu’un ministre ne doit pas être élu député est souvent ignoré.

L’avantage de recourir à des candidats élus est qu’ils bénéficient d’une légitimité. Ce principe ouvre aussi la voie aux candidats suppléants qui héritent d’un siège de député. Le désavantage est que ce ne sont pas forcément les compétences qui comptent pour occuper un ressort. L

e choix de technocrates peut s’avérer être un meilleur choix, surtout dans l’urgence. Des conflits d’intérêts ne sont toutefois pas à exclure. Pierre Gramegna était directeur de la Chambre de commerce avant de devenir ministre. Joëlle Welfring était quant à elle appelée à remettre de l’ordre dans l’administration de l’Environnement, mais troque cette mission au bout de quatre semaines pour remplacer «sa» ministre Carole Dieschbourg.

La cadence des remaniements confirme le besoin de revoir le système politique luxembourgeois. Rappelons dans ce contexte l’importance de mettre fin au cumul des mandats et de créer une circonscription électorale unique.

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