C’est de bonne guerre, pourrait-on écrire. Mais il faut constater, au bout de deux semaines de campagne officielle pour les législatives, que les partis en lice donnent dans la surenchère en termes de tracts pour vanter leurs mérites et promouvoir leurs programmes.
L’accord signé en début d’année par neuf partis limite, en principe, le toutes-boîtes à deux distributions nationales pendant la campagne. Il a aussi été convenu que le budget de publicité dans la presse et dans les réseaux sociaux se limiterait à 100 000 euros par parti. Au vu du nombre de publications adressées depuis le début de l’été aux électeurs, il est d’ores et déjà acquis que ce seuil ne sera pas respecté.
L’accord avait été signé par le DP, le LSAP, déi gréng, le CSV, l’ADR, déi Lénk, le Parti pirate, Fokus et Volt. Depuis lors, le KPL, Liberté-Fräiheet et déi Konservativ sont venus s’ajouter sur l’échiquier politique. Mais, en fin de compte, il importe peu que ces trois derniers venus respectent l’accord initial, car il n’est en rien contraignant et ne repose pas sur une base légale. Il s’agit d’un simple engagement moral.
Et, dès le départ, les différentes formations politiques se sont donné d’importantes marges de manœuvre pour contourner le budget inscrit dans l’accord de campagne. Le budget se limite ainsi à la campagne officielle. En outre, les frais de production ne sont pas pris en compte. Sans parler de la conception et de l’impression des centaines de panneaux électoraux qui fleurissent le long des routes.
Le CSV se montre particulièrement actif. Dès avant le début officiel de la campagne, le 4 septembre, au moins deux distributions toutes-boîtes ont été effectuées. Une troisième tournée a eu lieu cette semaine. DP, LSAP et déi gréng se montrent un brin plus calmes, tandis que les petits partis, aux budgets plus limités, peinent à suivre la cadence. Fokus et déi Konservativ viennent ainsi de se plaindre d’un traitement discriminatoire dans les médias.
Il est à espérer que cette vague publicitaire suscite au moins l’intérêt des citoyens. Car, même si les partis sont invités à utiliser du papier recyclé, il serait dommageable que tous ces tracts terminent à la poubelle sans être lus.