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Une médiation tardive

Le premier mois du mandat de Georges Mischo (CSV) est marqué par la grève chez Ampacet. Contrairement à ses prédécesseurs socialistes, le nouveau ministre du Travail a longtemps hésité à prendre position dans ce conflit social majeur, du moins dans sa communication vers l’extérieur.

Le même constat vaut d’ailleurs pour le nouveau ministre de l’Économie, Lex Delles (DP). Mais c’est bien Georges Mischo qui s’est retrouvé dans le viseur du camp syndical et des partis de l’opposition pour une supposée passivité dans ce dossier brûlant. Les propos du ministre ont été malheureux. Il a finalement attendu hier, après avoir enfin eu un échange en tête-à-tête avec la direction d’Ampacet, pour «mettre fin aux rumeurs» sur son manque de prise d’initiative.

Après avoir été lourdement interpellé par un trio de députés de l’opposition, le ministre du Travail a énuméré en détail à la tribune de la Chambre les démarches engagées pour débloquer la situation à Dudelange, où une soixantaine de travailleurs bravent depuis plus de trois semaines la pluie, la neige et le froid. Première discussion avec l’OGBL dès le 28 novembre, soit au lendemain du début de la grève.

Le 6 décembre, envoi d’une lettre, cosignée par Lex Delles, à la direction d’Ampacet et à l’OGBL avec un appel à réengager le dialogue social. Dès le lendemain, Ampacet aurait invité l’OGBL à se mettre autour d’une table, ce qui s’est fait jeudi dernier. Encore 24 heures plus tard, le ministre a convoqué les différentes parties à des entrevues séparées.

Pourquoi ne pas avoir détaillé plus tôt ces efforts de médiation, certes tardifs, mais qui semblent avoir mené au déblocage d’une situation enlisée depuis la mi-novembre ? D’autant plus que ministres, élus de l’opposition et syndicalistes de l’OGBL sont entièrement d’accord sur le fait que le gouvernement ne doit pas s’immiscer dans la négociation d’une convention collective.

Il ne suffit pas de clamer l’importance que l’on accorde au dialogue social. Il est aussi nécessaire d’agir, surtout dans un dossier où une direction a créé un précédent dangereux, qui remet en question le principe de la négociation équitable d’une convention collective. Le code du travail doit être rapidement renforcé sur ce point afin d’éviter tout autre abus patronal.

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