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Une icône disparaît

Et le monde s’est arrêté de tourner. Un bref instant. La Reine Elizabeth II est décédée jeudi après-midi dans son château écossais de Balmoral. La nouvelle est tombée sur les téléscripteurs exactement à 19 h 32. Une page d’histoire se referme. Elizabeth II était devenue une icône. Pas seulement du XXe siècle, non, mais aussi de ce début de XXIe siècle. Quoi que l’on puisse penser de la monarchie britannique.

Elizabeth II fut une souveraine médiatique, dès le début. Son couronnement a été diffusé en mondovision, une première. L’évènement a été suivi par 250 millions de personnes à travers le globe. Ils étaient tous plantés devant ce nouvel appareil révolutionnaire que l’on nommait «télévision». Nous étions en 1953, juste après cette funeste Seconde Guerre mondiale qui avait tant meurtri les Européens. Et la Reine allait s’inviter dans le salon de ses sujets et des habitants de la planète pendant les sept prochaines décennies.

Soixante-dix ans de règne! Nos grands-parents, nos parents, nous-mêmes avons suivi les péripéties de cette Reine britannique, parfois sans le vouloir, sur les écrans, dans les magazines, les journaux… Sa figure est devenue familière au fil de ses déplacements, de ses visites d’État, au fil des naissances de ses enfants, de ses petits-enfants… Impossible de ne pas connaître plusieurs membres de la Couronne britannique. Elle était l’image de la monarchie. Elle était la représentante de cette Angleterre parfois désuète avec ses rites et ses coutumes dépassés, mais aussi moderne et innovante, dans les domaines culturel ou économique.

Cette exposition médiatique a eu son revers de la médaille avec une désacralisation de sa fonction, une exposition excessive de la vie privée des membres de la famille royale britannique. Les tourments de Lady Diana en sont l’exemple parfait. Mais elle a finalement su échapper à ces tourbillons médiatiques parfois excessifs alimentés par une partie de la presse britannique sans vergogne. Ses successeurs n’arriveront jamais à égaler sa stature. Elle venait d’une autre époque. Elle est maintenant morte avec elle.