Il affirme avoir consulté les acteurs du terrain, des scientifiques et des pédiatres. Au vu de la tâche qui l’attend, Claude Meisch aurait peut-être mieux fait de recourir aussi à des spécialistes en mathématiques. Le problème à résoudre par le ministre de l’Éducation nationale pour assurer une reprise des cours en tenant compte des nouvelles règles sanitaires ressemble en effet à une équation insoluble. Tout consensus sur la réouverture des écoles a jusqu’à présent été impossible à trouver. Pas de trace du fameux plus petit dénominateur commun.
Que faut-il en conclure? La solution la plus simple aurait été de laisser fermées les écoles jusqu’en septembre. Il s’agit cependant d’un leurre. Car comme l’a souligné le ministre Meisch, le contexte social du Luxembourg n’est en rien comparable à celui d’autres pays. Si le Portugal décide de laisser ses écoles fermées, il y a de fortes chances que les petits Lusitaniens parlent tous portugais à la maison. Chez nous, bon nombre d’enfants ne parlent ni luxembourgeois, ni français, ni allemand à la maison. S’y ajoute le constat que même en temps normal, les inégalités ne cessent de se creuser.
Une reprise des cours est donc bien indispensable afin de pouvoir offrir une chance plus ou moins équitable à tous les élèves. Le chemin choisi par Claude Meisch est-il le bon? Pour les syndicats d’enseignants la réponse reste non. Désormais, SEW/OGBL et Landesverband réclament de tout jeter par-dessus bord et de développer en moins d’une semaine un nouveau concept qui tienne la route. Au vu de la complexité de cette organisation, cet appel lancé au Premier ministre semble dérisoire.
Assistera-t-on dès lors au chaos prédit par bon nombre d’acteurs scolaires? Comme si souvent, la réalité va se trouver entre les prévisions les plus optimistes et les plus pessimistes. Rien ne sera parfait, mais dans l’intérêt des enfants, il est indispensable de maintenir l’engagement de ces derniers mois pour mener à bien une année scolaire surréaliste.
David Marques