Pas simple de s’atteler à cette rétrospective de l’actualité internationale en 2023. La question se posait : dans un climat aussi anxiogène, fallait-il sonder une fois de plus la noirceur de la société? Au risque de convoquer ces mauvais souvenirs qui tourmentent les âmes déjà en peine. Au risque de troubler la magie des fêtes de Noël. D’aucuns argueront qu’il eût été préférable de s’intéresser plutôt aux histoires joyeuses qui font sourire, aux beautés encore intactes qui font rêver. Peut-être bien…
Mais ce serait alors refuser d’affronter la réalité en face, aussi crue soit-elle. L’on peut choisir d’en détourner le regard, de fermer complètement les yeux. De débrancher la connexion internet, de ne pas ouvrir de journal. De s’enfermer dans une bulle d’insouciance et de bonheur, hermétique aux souffrances et au malheur des autres. Tant pis pour ces oubliés, dans la frénésie de l’information indigeste avalée à toute vitesse. Laissés là, au bord d’un chemin trop tortueux pour espérer un avenir meilleur. Assis par terre, à voir le monde qui défile. Parqués derrière des barbelés, à voir le monde qui se défile. Ce monde, c’est celui dans lequel il faut se débattre : brutal, impitoyable, injuste.
La vérité ici exposée est celle du moment, il n’est pas question de la ternir pour faire pleurer dans les chaumières. Ni de la travestir pour sauver une légèreté de façade. Pas davantage de la maquiller pour faire bonne figure, ni de l’arranger pour tromper les apparences.
Ce coup d’œil dans le rétro de l’année écoulée offre surtout l’occasion de s’arrêter un instant, le temps de la réflexion. Une façon de prendre conscience de notre implication dans le vacarme ambiant. Car tous les évènements relatés ont un point commun : notre main en porte la responsabilité. Des crises politiques aux guerres sanglantes, en passant même par les catastrophes dites naturelles, la cause est toujours humaine. Guidée par la cupidité à l’excès et l’abus de pouvoir. Avec l’intolérance pour unique boussole sur une planète en perte de repères.
La bonne nouvelle dans tout cela, parce qu’il y en a finalement au moins une, c’est que rien n’est irréversible. Si l’Homme peut commettre des erreurs, il est tout autant capable de les réparer.
Alexandra Parachini