La mobilité reste au Luxembourg un sujet de discussion animé. De la saturation et des travaux sur le réseau ferroviaire, notamment vers la France, à la congestion des autoroutes aux heures de pointe, en passant par un temps de trajet domicile-travail qui ne cesse de s’allonger, même pour les résidents, le sujet divise tant les solutions mises en place ne semblent pas remédier à ce mal. Les discussions autour de l’A31 bis, serpent de mer transfrontalier, ont trop duré. Le rail et son expansion est une affaire coûteuse et complexe. Le covoiturage est une idée bonne sur le papier, alors que dans la réalité cette solution présente beaucoup de désagréments pour les usagers. Les divers projets de tram aérien, de monorail électrique ou encore de véhicule autonome et intelligent ne sont dans l’état actuel des choses que des idées, des projets, voire même des fantasmes.
Évidemment, la solution miracle convenant à tout le monde, et pour pas très cher, n’existe pas et n’existera jamais. Pour autant, il est possible de réaliser des choses tout en étant pragmatique, comme se doter d’infrastructures pour les véhicules électriques à deux roues. Dans la capitale, le nombre d’abonnements pour les vélos électriques a bondi de 42,22 % et leurs locations (courte et longue durée), de 69,38 %. De plus, nous connaissons tous dans notre entourage une personne qui fait du « vélotaf », c’est-à-dire prendre son vélo pour aller travailler.
Alors pourquoi ne pas imaginer la construction d’une autoroute à vélos reliant la capitale à Thionville (voire Metz) et Arlon, qui sont dans un rayon de 30 km ? Cela existe en Belgique, notamment entre Bruxelles et Louvain où la « HST-route », véritable autoroute de 26 km uniquement pour les deux-roues (éclairée et entretenue) relie le réseau cyclable bruxellois à celui de Louvain en desservant une dizaine de gares. Face au succès de cette voie, la Flandre prévoit même la construction de 110 voies express vélo.
Une solution sans doute moins chère que l’A31 bis et une ligne de chemin de fer. De plus, les vélos électriques permettent désormais de faire facilement 30 km. Et puis, cette solution est également plus saine.
Jeremy Zabatta