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Un monstre à plusieurs têtes

Le chemin s’annonce long, mais les premiers jalons sont posés. L’A31 bis semble être sur de bons rails pour désengorger le secteur de Thionville et permettre aux frontaliers vivant dans le Sillon mosellan de se rendre au Grand-Duché pour travailler. Mais ce ne sera pas la panacée. Un péage sans barrière devrait ainsi voir le jour entre Thionville et la frontière luxembourgeoise histoire de motiver ceux qui le peuvent à prendre les transports en commun…

À condition, évidemment, que ces fameux transports en commun soient plus efficaces encore ! En effet, les frontaliers français ne seront plus 100 000 quand l’A31 bis verra le jour en 2023. Ils risquent d’être bien plus nombreux encore lorsqu’on constate le dynamisme économique du Luxembourg qui a encore et toujours besoin de bras.

C’est un monstre à plusieurs têtes que les responsables politiques grand-ducaux, mais aussi de la Grande Région, doivent combattre. Il y a d’abord les moyens routiers à améliorer, comme nous l’avons vu avec l’A31. En parallèle, la question de l’amélioration des transports publics reste largement ouverte. L’offre de transports publics devra faire mieux et proposer toujours plus d’alternatives.

Mais ce n’est pas tout, il y a également le secteur du logement qui doit mettre les bouchées doubles pour accueillir ici, au pays, les futurs travailleurs devant accompagner le pays dans cette troisième révolution industrielle. Le temps des constructions de route, de nouvelles voies, de nouveaux quais, des rénovations de gare, de l’édification de nouveaux immeubles n’est pas celui de l’essor économique du Luxembourg. Loin de là. Cet essor va vite et ira toujours trop vite. Gare à l’enrayement, ou pire, à l’explosion à cause d’une surchauffe ! L’heure tourne pour trouver des solutions pérennes et éviter ainsi de «subir» les belles accélérations économiques du Luxembourg. Et ces solutions ne seront viables que si tous les partenaires de la Grande Région sont tous impliqués sans exception. Il faut s’y mettre à plusieurs pour couper les têtes de cette hydre.

Laurent Duraisin