Un équilibre à trouver

Les maisons de soins avancent en ordre dispersé dans cette crise sanitaire liée au Covid-19. Dans notre édition du lundi 18 mai, une aide-soignante nous livrait son nouveau quotidien à cause du coronavirus. Si elle a évoqué les règles sanitaires communes et les gestes barrières mis en place dans les 52 maisons de soins du pays, à aucun moment elle n’a pas parlé d’échanges de pratiques et d’expériences entre les différentes maisons de soins du pays. Elle n’avait aucun contact avec les soignants des autres établissements, sa direction non plus. Chacun semblait – et semble toujours – faire face à la crise dans son coin.

Ce manque de coordination se fait encore sentir aujourd’hui au moment du déconfinement. Mardi à la Chambre des députés, le «manque de directives claires» de la ministre de la Famille, de l’Intégration et à la Grande Région, a été fustigé par les membres de l’opposition. Corinne Cahen a rétorqué que le déconfinement dans les maisons de soins «n’est pas aussi simple, et de loin, que de fermer des structures». C’est vrai. Il y a un équilibre à trouver entre la protection des pensionnaires des maisons de soins, qui sont vulnérables et qui doivent être toujours protégés du Covid-19 – qui rôde toujours – et la nécessaire réouverture des structures aux proches. Et non sans raison : durant toute cette période, les personnes âgées ont souffert du manque de leur famille. Et l’aide-soignante que nous avions interrogée le disait, pendant le confinement il fallait faire preuve de beaucoup de psychologie pour que les pensionnaires gardent le moral. Et quand les visites ont repris, ils ont retrouvé, le moral, l’appétit…

Il est donc primordial de trouver ce juste équilibre en mettant en place des règles pour tous. Cela passe par un échange des pratiques et des expériences de toutes les structures du pays pour aboutir à une coordination générale nécessaire.

Guillaume Chassaing