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Un débat déséquilibré

La législature risque de se terminer en eau de boudin. Trop importantes semblent en effet les querelles internes, même si pour l’instant rien n’indique une implosion imminente de la coalition au pouvoir. La décision de Knauf de ne pas s’installer avec son usine de laine de roche au Luxembourg a cependant ranimé la querelle entre les ministres de l’Économie et de l’Environnement.

Le bras de fer entre les deux administrations ne date pas d’hier. Depuis plusieurs mois déjà, Étienne Schneider et Carole Dieschbourg s’affrontent publiquement sur la politique industrielle. Tout a commencé avec l’arrivée imminente d’un site de production de yaourt grec entre Bettembourg et Dudelange («Yaourtgate»). Peu après, Knauf a été ajouté à cette querelle sur la place publique. L’arrivée de Google au Luxembourg reste elle aussi contestée.

À chaque fois, des intérêts économiques et écologiques s’affrontent. Personne ne nie, y compris le ministre de l’Économie, qu’un équilibre entre économie et écologie doit être trouvé. La répétition de catastrophes naturelles n’est qu’un indicateur parmi d’autres du changement climatique, qui est une réalité et une menace. Mais trouver cet équilibre s’avère très compliqué, surtout si le débat est mené sur la place publique et si on se trouve en pleine année électorale.

Dans l’intérêt de tous, il serait recommandable que chaque camp se calme et prenne à nouveau plus de hauteur. L’arrivée ou non d’une des entreprises citées plus haut ne peut pas se résumer à de simples considérations économiques ou écologiques. Si la consommation d’eau pour la fabrique de yaourts constitue un problème, des communes comme Bettembourg ou Dudelange pourront-elles continuer à grandir sans risquer une pénurie d’eau en raison d’un problème d’infrastructures? La question mérite de trouver une réponse.

D’une manière globale, la question de la croissance mérite un débat objectif. Mais pour l’instant, chacun se contente de crier stop sans proposer de véritable plan alternatif. Cela ne permet en rien de faire avancer les choses.

David Marques