Le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies a obtenu le prix Nobel de la paix vendredi. Actif dans plus de 80 pays à travers le monde, il vient en aide à presque 100 millions de personnes déplacées, victimes de la guerre, touchées par des catastrophes naturelles ou vivant dans des pays ne permettant pas à une grande partie de leur population de sortir de la pauvreté et de pouvoir se nourrir convenablement.
Cette lutte contre la faim dans le monde a débuté en 1963 et elle continue depuis maintenant 57 ans. La tâche est immense, difficile… Impossible même, diront certains. Et pourtant. Tous ceux qui travaillent pour le Programme alimentaire mondial – ils sont plus de 10 000 – restent en première ligne afin de permettre à toute l’humanité de manger à sa faim. Malgré les risques.
Le comité Nobel norvégien, à travers sa décision de vendredi, a voulu mettre en avant également une organisation qui a choisi le camp de ceux qui ont besoin d’aide, ceux qui souffrent, quelles que soient leur nationalité, leur religion. Solidarité internationale et collaboration multilatérale sont les maîtres-mots du PAM pour intervenir aux quatre coins du monde et c’est ce qui a été souligné par le comité Nobel norvégien lors de l’annonce tant attendue.
Ce multilatéralisme est aujourd’hui attaqué de toute part, que ce soit par les grandes puissances, les pays émergents ou d’autres nations désirant élargir à tout prix leur sphère d’influence. Conflits par procuration, menaces verbales et manœuvres guerrières sont devenus des évènements courants et banals sur notre planète. Et au milieu, il y a des populations prises en otages par les ambitions de quelques nations ou de groupuscules fondamentalistes.
Il faudra bien un prix Nobel de la paix pour encourager toutes les équipes du PAM qui auront, à coup sûr, encore énormément de travail ces prochaines années.
Laurent Duraisin