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Un climat pesant

Blousons et bonnets sur les plages de Copacabana. Les tenues légères du carnaval de Rio ont vite été remises au placard. Les Brésiliens grelottent. L’hiver austral est arrivé sans prévenir, avec plus d’un mois d’avance. Le climatosceptique Jair Bolsonaro y verra sans doute un moyen de refroidir l’embrasement de l’Amazonie…

Au Pakistan, on suffoque littéralement. Le thermomètre s’emballe, tapant des pointes à 50 degrés. Et la sécheresse qui va avec. Ces dernières semaines, en Inde, des trains acheminent des millions de litres d’eau dans les provinces mises à sec. L’Europe aussi s’est retrouvée coincée sous un dôme de chaleur, enregistrant des records inhabituels pour un mois de mai. Sueurs froides et fièvre acheteuse. Pour faire baisser la température, on se rue sur les climatiseurs dont on sait pourtant qu’ils sont un désastre pour l’environnement et contribuent à augmenter les émissions de gaz à effet de serre…

Autant d’exemples et un nouveau signal, un énième, qui confirment que le monde ne tourne vraiment plus rond. Chacun y va de son paradoxe pour alourdir ce climat déjà trop pesant. Les pays du G20 ont été rappelés à l’ordre concernant la bonne parole prêchée lors de la grand-messe mondiale à Glasgow, à l’automne dernier. La plupart semblent en effet avoir oublié que les promesses engagent, et pas seulement ceux qui y croient. Sous l’agitation politique, l’inaction. La France, dans la foulée de son nouveau gouvernement, s’est dotée d’un superministère pour mettre en œuvre la planification érigée en priorité par Emmanuel Macron. Transition écologique pour Amélie de Montchalin, énergétique pour Agnès Pannier-Runacher. Deux têtes de pont libérales sur le front climatique, qui ne sont pas connues pour leur fibre verte.

Notons, en revanche, le choix des Australiens à l’issue de leurs élections législatives ce week-end. En portant le travailliste Anthony Albanese au pouvoir, ils ont clairement rejeté le bilan catastrophique de l’ex-Premier ministre conservateur Scott Morrison, qui avait pris la poudre d’escampette quand de terribles incendies ravageaient son pays. L’heureux élu a promis d’en faire plus. Faire moins, du reste, c’est difficile.

Alexandra Parachini

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