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Un 1er-Mai politique

Faut-il parler de nervosité ou de campagne préélectorale ? En tout cas, les partis formant le gouvernement ont décidé de passer à l’offensive lors de ce 1er-Mai. Le DP du Premier ministre Xavier Bettel a fait distribuer samedi un tract à tous les ménages du pays dans lequel est vanté l’apport du «paquet de solidarité».

Le même jour, le ministre socialiste de l’Économie, Franz Fayot, a publié une vidéo dans laquelle il clame que l’accord tripartite est «équitable et solidaire». Déi Gréng, par contre, ont de plus en plus de mal à défendre le paquet et plus particulièrement la remise étatique sur les carburants et le mazout.

Le contexte de cette fête du Travail 2022 a été particulièrement tendu. En cause ? Le refus de l’OGBL de ne pas signer l’accord tripartite. Le premier syndicat du pays estime que le temps joue en sa faveur. Tout doucement, la «maison de cartes», construite pour justifier la «manipulation» de l’index, commencerait à s’écrouler. Avec la CGFP, un deuxième syndicat commence à douter du bienfait d’un paquet qu’il a pourtant validé.

Il n’est donc guère étonnant que le Premier ministre, Xavier Bettel, ait choisi de se rendre en terre conquise. Il a assisté, hier, à la fête du 1er-Mai du LCGB. Le syndicat chrétien, historiquement proche du CSV, semble donc désormais aussi être convoité par les libéraux, au moins pour faire la promotion du «paquet de solidarité». Le ministre socialiste Georges Engel, a, lui, décidé d’aller affronter les militants de l’OGBL.

La balle se trouve aujourd’hui dans le camp de la Chambre. Vendredi, le Conseil de gouvernement a ficelé le paquet législatif pour acter le report de l’index et le crédit d’impôt introduit en guise de compensation. Le mécanisme fagoté à la va-vite intrigue le CSV, qui en tant que principal parti d’opposition a annoncé supporter le paquet tripartite.

Or, selon l’OGBL, le crédit d’impôt pourrait être contraire au principe d’équité inscrit à la Constitution. Alors que le front syndical commun a déjà volé en éclats, il serait fatal que le paquet tripartite, tellement vanté par le gouvernement, le DP en tête, finisse par être adopté, dans la douleur, par une courte majorité de 31 voix contre 29.