Il existe un État qui pourrait prétendre à lui seul au titre de 6 e puissance mondiale : la Californie.
Donc lorsqu’une pièce si cruciale du puzzle américain menace de quitter le vaisseau amiral, un président avisé aurait tout intérêt à marcher sur des œufs.
Et pourtant, malgré la victoire des indépendantistes californiens qui viennent d’obtenir le feu vert officiel pour démarrer un processus de sécession avec les États-Unis, Donald Trump ne se départit pas de ses gros sabots. Par son «arriérisme» environnemental, par son reniement des valeurs fondamentales, par ses tweets à la sauce téléréalité, indignes de sa fonction, le président américain le plus impopulaire de l’histoire continue de se mettre à dos l’État le plus riche et le plus peuplé.
Cette confrontation n’est pas un cas isolé. Un peu partout, aux États-Unis, le torchon brûle. On y compte déjà plus de 200 villes dites «sanctuaires». Boston, Denver, Los Angeles, Seattle, New York… Ces villes refusent de suivre le gouvernement dans sa politique réactionnaire. San Francisco, par exemple, a adopté un texte dans lequel la ville prend la résolution de ne jamais revenir sur les droits des femmes et des personnes LGBT, sur la liberté de religion ou encore la réalité du changement climatique…
Ces derniers jours, beaucoup de ces villes ont refusé d’obéir au décret migratoire interdisant l’entrée aux États-Unis de réfugiés de plusieurs pays. Elles viennent d’ailleurs d’obtenir une victoire : un juge de Seattle a émis vendredi une injonction temporaire, valable sur l’ensemble du territoire américain, qui invalide le décret le temps qu’une plainte émise par le ministre de la Justice de l’État de Washington soit examinée.
Avec son sang-froid habituel, le président a multiplié les représailles verbales et exigé que l’on coupe les fonds fédéraux alloués aux villes rebelles.
Donald Trump n’a cessé, ces dernières semaines, de pointer du doigt le monde entier, s’attirant déjà les foudres de la Chine, du Moyen-Orient et de l’Europe. Peut-être devrait-il se soucier avant tout de son propre pays, avant de devenir l’artisan des États désunis.
Romain Van Dyck