Roberto Traversini a donc décidé, vendredi, de démissionner de son poste de bourgmestre de la commune de Differdange. Sa position était devenue intenable. Des travaux de rénovation dans une maison que l’élu a héritée et la transformation d’un abri de jardin en chalet ont donné un coup d’arrêt à la trajectoire de l’homme politique.
Depuis le début des années 2000, Roberto Traversini a lentement mais sûrement marché vers le fauteuil de bourgmestre de la troisième ville du pays et vers celui de député. Une gageure pour un écolo quand on sait que la commune de Differdange s’est construite littéralement autour de l’aciérie d’ArcelorMittal. Ce cheminement ne s’est pas fait sans heurts et a exacerbé les tensions politiques dans la Cité du fer entre les partis représentés autour de la table des débats à l’hôtel de ville. Déjà bien connu dans le paysage politique local avant de franchir les portes de l’hôtel de ville, il devient conseiller communal de la Cité du fer en 2005. Il passe rapidement échevin l’année suivante dans une coalition DPR verts, avec à sa tête Claude Meisch. Petit à petit, Roberto Traversini s’impose comme un personnage public de premier plan à Differdange. Un personnage qui est prêt à prendre plus de responsabilités.
À la fin 2013, les libéraux locaux font naufrage après le départ du bourgmestre Claude Meisch pour le gouvernement. Roberto Traversini a le champ libre et devient bourgmestre dans une coalition déi gréng-CSV-LSAP en janvier 2014. Un véritable coup de Trafalgar. Puis viennent les élections de 2017 où déi gréng surclassent la concurrence, avec 35,98 % des voix et 7 sièges au conseil! Le bourgmestre sortant Roberto Traversini est le grand vainqueur du scrutin et forme une coalition avec le CSV pour tenir les rênes de l’hôtel de ville. Presque deux ans plus tard, la belle aventure de Roberto Traversini marque donc un coup d’arrêt. Et il est violent. Les alliés politiques d’hier, écartés du pouvoir, étaient à l’affût. Ils n’ont pas manqué l’occasion pour passer à l’attaque et ont dévoilé l’«affaire» la semaine dernière.
Laurent Duraisin