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Travail de sape

Ils n’ont pas réussi à fissurer l’Union européenne en l’attaquant de front. Vont-ils réussir à la miner de l’intérieur pour tenter de la faire s’effondrer ? Les élections européennes auront lieu durant le mois de juin et elles risquent de changer durablement le visage du Parlement européen.

Il suffit de se pencher sur les sondages effectués aux quatre coins de l’Europe : les partis populistes, bien souvent d’extrême droite et que l’on nomme pudiquement eurosceptiques, ont le vent en poupe un peu partout sur le continent.

Ils surfent depuis des années sur leur haine de l’Union européenne, faisant porter tous les maux de leur pays sur les épaules des fonctionnaires de Bruxelles… La méthode est bien simpliste, mais elle fonctionne. Il suffit de brandir un épouvantail pour qu’une partie de l’électorat vous suive et veuille le brûler afin que toutes les malédictions disparaissent.

Ces partis ont bien joué le coup, il faut l’admettre. Constatant qu’une large partie de l’électorat ne voyait pas son avenir hors de l’Union européenne, hors d’un continent enfin pacifié malgré ses grandes différences culturelles, la plupart de ces groupes politiques extrémistes ont dû s’adapter.

Finis l’abandon de l’euro et le retour au franc, au sesterce ou à toute autre monnaie nationale. Adieu l’idée de quitter cette Union autrefois tant détestée. Il faut juste maintenant transformer cette Europe qui, soi-disant, impose actuellement ses diktats à tous ses pays membres.

Peut-on vraiment croire que ces partis ont réellement changé ? Peut-on leur faire confiance quand ils ont des racines si profondément ancrées dans le nationalisme, le repli sur soi et qu’ils ne peuvent exprimer l’amour de leur pays que dans la haine de tous les autres ?

On ne peut pas leur en vouloir d’avoir atténué la violence de leur discours antieuropéen. Ceux qui se sont accrochés à ces violentes diatribes ont quasiment disparu de l’échiquier politique. Il vaut donc mieux avancer masqué.

Malheureusement, le naturel risque de revenir rapidement au galop. La haine est un lourd compagnon de voyage, difficile à dompter. Ces partis ne dérogeront pas à la règle. Et c’est nous, Européens, qui risquons de payer les pots cassés.

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