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Tous contre les Verts

Nous évoquions dans notre édition de samedi que le «greenbashing», soit le dénigrement systématique des partis écologistes, prenait ces derniers temps une tout autre dimension. Au Luxembourg, déi gréng ont subi des attaques lourdes, mais souvent infondées et populistes, à la Chambre des députés et, davantage encore, lors des campagnes électorales de 2023. Même si la débâcle historique subie aux législatives n’est pas uniquement due au «Grénge-Bashing», il est indéniable que ce dénigrement systématique, employé en tête par les partis conservateurs et d’extrême droite, a pesé dans la balance.

Au Luxembourg, CSV et ADR équivalent à ce que sont la CDU/CSU (chrétiens-sociaux) et l’AfD (extrême droite) en Allemagne. Alors que leur tactique a fonctionné à merveille, les Laurent Mosar et Fred Keup continuent de s’amuser à taper sur les verts et leur politique, laquelle, pour résumer fortement, finirait par mettre à genoux le monde entier. Pas plus tard que jeudi dernier, le président et chef de fraction de l’ADR a dénoncé une «folie verte», qui aurait pour conséquence un «appauvrissement» des citoyens. «Assurer notre approvisionnement en énergie par des éoliennes et des panneaux photovoltaïques est impossible», est venu ajouter le député, qui figure parmi les plus virulents opposants de déi gréng.

Comme Laurent Mosar, Fred Keup s’inspire largement de la bulle antiverte allemande, où le parti frère des verts luxembourgeois fait partie depuis 2021 d’un gouvernement tricolore, formé avec le SPD (social-démocrate) et le FDP (libéraux). Même si l’exécutif allemand donne une mauvaise image de lui, il n’est pas non plus à nier que le «greenbashing» contribue aux récents débordements. Mercredi dernier, la colonne de voitures du ministre de l’Agriculture, Cem Özdemir, a été caillassée par des agriculteurs.

Les plus virulents opposants au virage énergétique prôné par les Verts doivent enfin comprendre qu’ils jouent un jeu politique et sociétal très dangereux. Ce n’est pas la politique écologique qui va mettre le monde à genoux, mais bien le réchauffement climatique. Et puis, les mêmes politiciens doivent être conscients que leurs propos violents se traduisent par des actes. On peut l’observer depuis début janvier en Allemagne…