En mars 2020, la crise sanitaire liée au Covid-19 s’abat sur l’Europe et le Luxembourg. Le confinement est décrété en Europe et au Luxembourg. Les rues, les routes, les autoroutes, les immeubles des entreprises… sont silencieux car (quasi) déserts. Le télétravail est instauré à marche forcée en Europe et au Luxembourg.
Au cœur du printemps 2020, une pétition réclamant «un droit» au télétravail est lancée sur le site de la Chambre des députés. Un succès. Avec près de 6 000 signatures collectées, la pétition sera le sujet d’un débat public le 19 octobre dernier. Lors de ces discussions, le ministre du Travail, Dan Kersch, avait été clair : il n’y aura ni un droit ni une obligation au télétravail. Quelques jours plus tard, le régime de télétravail, qui fait l’objet d’un encadrement juridique à travers une convention-cadre signée le 21 février 2006 entre l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL) et les syndicats OGBL et LCGB, est modernisée. Ce nouveau texte intègre notamment la notion de «télétravail occasionnel» et celle de «télétravail régulier». La nouvelle convention redéfinit également les éléments contenus dans l’accord entre le salarié et l’employeur et fixe le principe d’égalité de traitement entre télétravailleur et travailleur. Et un projet de loi sur le télétravail et la déconnexion est toujours une possibilité.
La population active du Luxembourg est également composée de travailleurs frontaliers. Depuis le début de la crise sanitaire, des accords bilatéraux ont été conclus entre le Luxembourg et ses voisins (Allemagne, Belgique et France) afin de rendre le télétravail illimité pour les travailleurs frontaliers. Mais ces accords devraient prendre fin le 30 juin prochain. Et «la peur» ou encore «l’angoisse» gagne les frontaliers français notamment. Les embouteillages – ils sont de retour aux heures de pointe depuis quelques semaines déjà –, le stress, la perte de temps dans les transports, un nouveau déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle… Beaucoup ne comprennent pas cette obligation de retour au travail en présentiel. Comme avant. Le débat sur le télétravail doit se poursuivre et une solution pérenne pour les travailleurs résidents et les travailleurs frontaliers doit être trouvée.
Guillaume Chassaing