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Sur la bonne voie?

Quelles étaient confortables les banquettes en cuir défraîchi du wagon fumeurs du train qui m’emmenait à Paris pendant mes études! Et que de bons moments avons-nous passés, lycéens, sur les banquettes bleues de wagons orange et vert estampillés des CFL. J’ai toujours aimé le train et l’Orient-Express continue de me faire rêver. Dans un train, je peux rêvasser, bouquiner, travailler, dormir… Tout ce que je ne peux pas faire au volant d’une voiture. En plus, il est gratuit.

Tout pour me plaire, si ce n’est que dans le concept même de prendre le train, il y a l’attente. Liée à une certaine excitation de la découverte, elle peut être drôlement agréable. Debout sur un quai ouvert aux quatre vents et à la pluie après 20 h en hiver en gare d’Esch-sur-Alzette alors que le train vient d’être annulé et qu’il faut attendre le suivant… Comment dire? Ceux qui me suivent sur les réseaux sociaux le savent, le train ne me rend pas mon amour à sa juste mesure. 

Je sais, je sais, les infrastructures sont anciennes, inadaptées à une croissance démographique pourtant prévisible. La faute aux gouvernements précédents qui ont laissé passer le train. Le chantier pour tout moderniser est énorme et va prendre du temps. Je comprends. Je comprends aussi depuis un rapide calcul réalisé sur base des chiffres donnés par François Bausch en réponse à une question parlementaire de Jeff Engelen de l’ADR (lire en page 4), pourquoi je ne parviens pas à me débarrasser de l’impression que quand un train est annulé ou en retard de plus de dix minutes, c’est le mien. Même en plein confinement quand je n’ai pas pris le train depuis six mois. 3 800 annulations étaient dues en 2019 à l’indisponibilité de matériel roulant, soit 35 % des annulations. Ce qui nous amène à un total de 10 857 annulations cette année-là. Ce qui revient à près d’une trentaine par jour. Je ne suis pas une spécialiste, mais cela me semble beaucoup quand même. 

Du coup, j’ai hâte d’entendre ce que le ministre a à nous proposer dans le cadre du plan national mobilité 2035 pour que je continue à préférer les voyages en train au lieu de rêver de sédentarité et de télétravail. 

Sophie Kieffer

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