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La sirène populiste

C’est dans le pays du football que l’actuel Premier ministre David Cameron, en pleine laborieuse campagne pour les prochaines élections législatives, a fait la boulette qui ne va pas arranger ses affaires.

Lors d’un discours consacré à l’identité, il s’est tout simplement trompé de nom d’équipe de football qu’il est censé soutenir. Dans un pays qui ne prend pas à la légère la culture du ballon rond, la bourde n’est pas passée inaperçue. D’autant plus que le conservateur tente désespérément de faire croire aux Britanniques modestes qu’il est aussi l’un des leurs.

Si les conservateurs n’arrivent pas au pouvoir, Bruxelles va pouvoir souffler. Le référendum promis par Cameron ne sera donc pas organisé pour savoir si le Royaume-Uni restera dans le giron de l’Union européenne. Pourtant, même si les conservateurs n’arrivent pas au pouvoir, le trublion Nigel Farage, du parti populiste UKip, pourrait bien faire figure d’arbitre dans une éventuelle coalition des autres partis. Ce dernier a beau multiplier les bévues dans les médias, l’ascension des partis populistes est actuellement fulgurante en Europe.

Même les très sages et opulents Finlandais y sont aussi allés de leur vote populiste aux dernières élections. C’est comme si plus d’Europe menait à un sentiment de rejet général. Un pays comme l’Italie aurait néanmoins bien besoin d’un vrai soutien des autres pays membres. Il était évident qu’un pays seul, et déjà en difficulté, ne pouvait faire face très longtemps à une arrivée massive de migrants. Mais la réponse européenne est jusque-là timide.

Au-delà des questions financières, c’est à se demander si les politiques n’ont pas peur de perdre le peu d’électeurs qu’il leur reste au profit des populistes. Des populistes qui veulent faire croire qu’ils sont différents du «système» et qu’ils apporteront un souffle nouveau. Les Français se seraient bien passés d’une sortie (trop) remarquée d’une Marine Le Pen à New York, incapable d’aligner trois mots d’anglais sur les tapis rouges.

Décidément, il est bien difficile d’imaginer des populistes diriger un monde de plus en plus globalisé.

Audrey Somnard (asomnard@lequotidien.lu)

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