Une chaise vide, des députés qui patientent et s’en vont… Le débat autour de la sortie du Luxembourg de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a pas fait long feu. La pétitionnaire à l’initiative de ce rendez-vous a décidé de ne pas venir discuter de son idée devant les élus à la Chambre. À la place, elle a envoyé une longue lettre aux médias pour expliquer son désistement et pour remercier les 4 733 citoyens qui ont signé sa pétition, permettant l’organisation de ce débat public… qui n’aura pas lieu. La citoyenne a expliqué son absence par, selon elle, le déséquilibre de la rencontre : elle seule «contre» un aréopage de députés et de membres du gouvernement. Elle a regretté également de recevoir une «convocation» alors qu’elle aurait aimé recevoir une «invitation», le trop peu de temps accordé au débat sur ce vaste sujet et, donc, l’impossibilité de s’exprimer… En lieu et place de l’échange, la pétitionnaire a donc envoyé une lettre de douze pages. Elle demandait notamment à Chamber TV de la lire en direct. La missive est une longue liste de reproches et d’inquiétudes concernant la fin de la souveraineté luxembourgeoise en cas de pandémie via une loi sur les pandémies en cours de rédaction et la mise en place d’un genre de dictature sanitaire supranationale pilotée par l’OMS concernant les confinements, le port du masque, le placement des personnes suspectes en quarantaine…
Peu importe le thème du débat, cet épisode est en tout cas un précédent fâcheux. C’est la première fois qu’un pétitionnaire fait faux bond à la Chambre des députés. Dur à avaler quand on sait la difficulté à mettre en place ce type de rendez-vous, à cause d’agendas surchargés. Les pétitions publiques pouvant ouvrir un débat public ont été victimes de leur succès. Et c’est une bonne chose. De nombreuses thématiques ont pu être abordées, même les plus clivantes. Le revers de la médaille, c’est qu’il faut du temps pour organiser ces rendez-vous et quand le calendrier électoral se rajoute à l’équation, cela peut provoquer des délais d’attente parfois longs. Mais la Chambre fait sa part. Espérons que les pétitionnaires continuent de faire la leur.