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Saut dans l’inconnu

On écrivait la semaine dernière que la fenêtre pour introduire le vaccin obligatoire s’était refermée. En cause, un vaccin perdant en efficacité, un variant Omicron peu virulent et très peu de malades du covid hospitalisés, en dépit d’un net rebond des infections. Le doute s’était installé. Le groupe d’experts est finalement venu prendre tout le monde à contrepied. L’obligation vaccinale, du moins pour les plus de 50 ans, reste sur la table. Sous conditions toutefois.

Les chiffres avancés et arguments livrés par le groupe de virologues, immunologues et infectiologues sont bien plus clairs que le chemin à prendre pour «éviter le pire», à savoir une surcharge des hôpitaux. À eux seuls, les 30 000 résidents de plus de 50 ans qui ne sont pas encore vaccinés pourraient faire capituler le système de santé. Le conditionnel reste toutefois de mise. Car un des messages clés a failli rester inaudible, hier : une obligation vaccinale n’est sensée que si le pays se trouve confronté à une vague de type Delta. Le variant ayant sévi en automne dernier avait provoqué un nombre important d’admissions à l’hôpital et de décès. En premier lieu étaient concernés les plus de 50 ans.

Dans les jours à venir, les responsables politiques devront trancher s’ils comptent donner suite aux recommandations des experts. L’avis est moins affirmatif et dresse des pistes alternatives. Mais si l’option d’une obligation vaccinale est retenue, l’adoption d’une loi ne sera pas suffisante. Le moment de la mise en œuvre sera décisif. Mais quand sera-t-on fixé sur la gravité de la prochaine vague? Les 30 000 non-vaccinés pourront au plus tôt disposer au bout de 5 mois d’un schéma complet de 3 doses. Cela nous amène à début 2023, au mieux. Et puis, répétons-le, il est incertain qu’une obligation amène vraiment les plus récalcitrants à sauter le pas. Car obligation n’équivaut pas à vaccination forcée, un principe qui ne doit en aucun cas être remis en question.

La décision à prendre sur l’obligation vaccinale ressemble donc bien à un saut dans l’inconnu. Gouvernement et Chambre sont, une nouvelle fois, dans une position peu enviable, car ils doivent trouver le bon équilibre entre libertés individuelles et protection de santé.

Un commentaire

  1. Ce sont des arguments stupides. Quel était le %age des plus de 50 ans à l’hôpital et/ou aux soins intensifs avant la pandémie ?
    Il n’a pas d’indépendance ou d’absence de conflit d’intérêt du groupe des experts.

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